L’Afrique subit passivement les influences économiques mondiales
Des événements extérieurs au continent noir pèsent sur l’économie africaine sans que l’Afrique ait les moyens d’intervenir, tel est le constat du Secrétaire général adjoint de l’ONU, Carlos Lopes, faisant allusion à la hausse attendue des taux américains, à la baisse de ceux de la Banque centrale européenne (BCE) ou encore au Brexit (la sortie de l’Angleterre de l’Union européenne).
«Ces facteurs internationaux sont complètement hors de contrôle pour les Africains, mais ils affectent leurs économies », a indiqué mercredi le diplomate onusien, Carlos Lopes qui annonçait la fin de so mandat à l’ONU. «L’Afrique souffre sur tous ces fronts sans pouvoir intervenir », a-t-il regretté.
Comme premier défi pour l’économie africaine, Lopes pointe du doigt les taux d’intérêts américains. La réserve fédérale américaine (Fed) les a certes maintenus inchangés la semaine dernière, mais une probable hausse en décembre pourrait à nouveau créer des turbulences sur les marchés émergents, comme à la fin de l’année dernière quand elle les aavit relevés pour la première fois, analyse le secrétaire exécutif de la Commission économique de l’ONU pour l’Afrique.
«Il faut s’attendre à des conséquences assez dures pour les pays producteurs de pétrole comme l’Angola ou le Nigeria, si la Fed durcit sa politique monétaire», a-t-il prévenu.
Outre la Fed, la BCE pèse également sur l’Afrique avec ses taux d’intérêts négatifs. «Le continent dispose de 400 à 500 milliards de dollars de réserves », r, avec des taux d’intérêts négatifs, les placements en Europe ne rapporteront plus rien, a relevé le secrétaire général adjoint.
Comme troisième poids pour l’économie du continent, la décision britannique de sortir de l’UE. « Le Brexit va beaucoup affecter l’Afrique » et compliquera la situation économique des pays africains, reconnaît M. Lopes.
« Le climat international n’est pas très favorable pour l’Afrique et ce sont les raisons de l’essoufflement de la croissance de ces deux dernières années sur le continent », a-t-il conclu.
Rappelons qu’en juillet dernier, le Fonds monétaire international (FMI) a réduit de près de la moitié sa prévision de croissance cette année pour l’Afrique subsaharienne à 1,6% contre 3% auparavant, soit la plus faible depuis plus de dix ans. Il prévoit même une récession au Nigeria de -1,8%.