L’économie de la Tunisie en état d’urgence
La Tunisie est «en état d’urgence économique» avec une croissance atone et des finances publiques «en grande difficulté», a révélé le ministre tunisien de l’Investissement, Fadhel Abdelkéfi, dont la pays s’apprête à accueillir les 29 et 30 novembre prochain, la conférence internationale des investisseurs.
A deux mois de cette rencontre mondiale, la situation économique du pays ne rassure guère. «Si la Tunisie est en état d’urgence contre le terrorisme, il faudrait que tout le monde comprenne qu’on est aussi dans un état d’urgence économique», a souligné Fadhel Abdelkéfi, estimant que cette «situation imposerait que l’on commence à investir dans le pays».
Abdelkéfi a notamment évoqué un déficit public abyssal à 6,5% du PIB et une dette publique de 63% du PIB, qui a plus que doublé en cinq ans. Dans le même temps, il a relevé que la croissance en 2016 serait inférieure à 1,4%, loin des 2,5% escomptés. Ce qui lui fait dire que « la situation macro-économique du pays est extrêmement inquiétante ».
Le ministre a notamment déploré la forte hausse de la masse salariale dans la fonction publique, qui est passée selon lui « de 6 milliards de dinars (2,5 milliards d’euros) à 13 milliards » (5,3 mds EUR) , depuis la révolution de 2011.
Une situation « apocalyptique » qui n’émousse guère la détermination de Tunis de relancer l’économie, à en croire le ministre. « On va essayer d’arrêter cette spirale destructrice de la Tunisie », a-t-il dit. « On va s’attaquer au mal. J’ai un espoir énorme dans ce pays », a assuré M. Abdelkéfi.
La Tunisie, qui a pâti de son instabilité post-révolutionnaire, compte sur la conférence des investisseurs des 29-30 novembre 2016, avec la présence de plus d’un millier d’entreprises, pour améliorer son attractivité.
Un nouveau code de l’investissement censé favoriser le climat des affaires entrera en vigueur au 1er janvier en Tunisie qui a par ailleurs, signé en mai dernier, avec le Fonds monétaire international (FMI), un nouveau plan d’aide de 2,6 milliards d’euros sur quatre ans destiné à relancer l’économie du pays.