Maroc : La méditerranée victime des déchets solides
L’institut royal marocain des études stratégiques (IRES) a mis en garde, dans son rapport 2017 sur les enjeux planétaires de la biosphère, sur l’impact des déchets solides dans la région méditerranéenne, où ils pourraient atteindre 396 millions tonnes, à l’horizon 2025, contre 174 millions de tonnes en 2000.
L’utilisation de 16 tonnes de ressources naturelles par habitant dans le monde en 2050, contre seulement 9,2 tonnes en 2009, génèrera 900 millions de tonnes de déchets solides à la même échéance, contre 500 millions de tonnes en 2013, ajoute l’institut.
La même tendance haussière est valable pour le bassin méditerranéen, indique le document de l’IRES, précisant qu’au Maroc, l’accumulation des déchets notamment dans la région méditerranéenne, est accentuée par la rareté des ressources hydriques, la dégradation des sols et le recul de la biodiversité.
«Les coûts économiques de la dégradation de l’environnement au Maroc, liés à la faible performance, en matière de gestion des déchets solides, représentent près de 0,5% du produit intérieur brut», rappelle le rapport qui cite la Banque Mondiale. En 2020, ajoute le rapport, le volume des déchets pourrait atteindre 12 millions de tonnes, soit presque le double par rapport à 2014.
Malgré les efforts déployés par le Maroc, relève l’IRES, «le recyclage des déchets demeure jusqu’à présent limité, n’excédant pas 10%, au niveau national», précisant que les quantités globales des déchets recyclables au Maroc, sont estimées à environ 850.000 tonnes chaque année.
L’IRES suggère par ailleurs, que «le Maroc gagnerait à renforcer les capacités nationales en matière de traitement et de recyclage des déchets et à ériger cette filière en pôle dans le cadre du développement de l’économie circulaire».
Afin de faire face à cette situation, le ministère de l’environnement a lancé le plan national des déchets ménagers qui s’étale sur une période de 15 ans. Doté d’une enveloppe de 40 milliards de DH, ce plan prévoit que la collecte et le nettoiement atteignent, sur l’ensemble du territoire national, un taux de 90% en 2020. Selon cette même stratégie, la filière «tri-recyclage-valorisation» devrait représenter 20% des déchets produits en 2020.