Le commerce agricole mondial menacé par une chenille
Une chenille légionnaire originaire des Amériques et récemment introduite en Afrique, dévore les champs de maïs et se propage rapidement sur le continent à tel point de constituer une « menace majeure pour le commerce agricole mondial», révèle une étude, dont les conclusions ont été publiées ce lundi.
Réalisée par le Centre international pour l’agriculture et les biosciences (CABI), cette étude avance que ces chenilles, baptisées chenilles d’automne, «pourraient se propager dans les prochaines années en Asie tropicale et en Méditerranée, devenant une menace majeure pour le commerce agricole mondial».
Venue probablement « via les vols commerciaux directs » reliant l’Afrique à l’Amérique du Nord ou du Sud, cette espèce de chenille mange en priorité du maïs mais peut dévorer «plus de 100 espèces de plantes différentes» comme le riz, le sorgho, la canne à sucre, le chou, la betterave, l’arachide, le soja, le coton, le millet, les tomates et la pomme de terre», précise l’étude.
Une enquête menée par les scientifiques de CABI confirme aujourd’hui leur présence au Ghana. L’analyse des chenilles prélevées dans trois régions du Ghana montre qu’il y a deux espèces qui « attaquent largement le maïs », indique le Dr Matthew Cock, de CABI.
« Une action urgente sera nécessaire pour prévenir des pertes dévastatrices pour les cultures et les moyens de subsistance des agriculteurs », a-t-il fait remarquer.
En fin de semaine dernière, l’Agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a annoncé une recrudescence de chenilles dans le sud de l’Afrique et l’organisation d’une réunion régionale d’urgence » pour organiser une « réponse coordonnée.
La FAO confirme leur présence au Zimbabwe et les résultats de tests sont attendus au Malawi, au Mozambique, en Namibie, en Afrique du Sud et en Zambie.