La Banque Mondiale reprend sa collaboration avec le Malawi
La Banque Mondiale (BM) a repris sa collaboration avec le Malawi, près de trois ans après l’avoir suspendue en raison d’un retentissant scandale de détournement de fonds qui a secoué ce pays pauvre d’Afrique australe, a-t-on appris ce week-end auprès de l’institution.
Dans un communiqué, l’institution financière de Bretton Woods a annoncé avoir débloqué une enveloppe budgétaire directe d’un montant de 80 millions de dollars (72 millions d’euros).
Le Malawi «a adopté des réformes très importantes», a indiqué la représentante de la BM au Malawi, Laura Kullenberg, estimant qu’«il est primordial de poursuivre cet élan et d’approfondir ces réformes pour sortir le Malawi de la vulnérabilité et le remettre sur la voie du développement».
Selon Mme Kullenberg, l’aide versée à ce pays par la Banque mondiale est destinée essentiellement au secteur agricole et au renforcement du contrôle et de la transparence en matière fiscale.
Le président du Malawi Peter Mutharika s’est réjouit de la décision de la Banque Mondiale de renouer ses relations avec son pays, affirmant que cette reprise de la coopération, constitue «une vote de confiance sur la façon dont nous dirigeons notre économie».
«Nous espérons maintenant la même chose d’autres (donateurs) comme l’Union européenne ou la Banque africaine de développement», a souhaité le chef de l’Etat malawite.
L’affaire dite du « cashgate » a éclaté en 2013 au Malawi, suite à la révélation d’une série de détournements de fonds impliquant des dizaines de fonctionnaires, hommes d’affaires et dirigeants politiques du pays. Environ 30 millions de dollars avaient disparu des caisses de l’Etat. Quatre personnes ont été condamnées dans cette affaire, à des peines de prison.
Ce scandale a entraîné le retrait de l’aide au Malawi de nombreux pays étrangers, pour un montant de l’ordre de 150 millions de dollars. Son effet a été désastreux pour le pays, dont le budget dépend à 40% de l’aide étrangère.
L’affaire a aussi contribué à la défaite de la présidente, Joyce Banda lors des élections présidentielles de 2014, au profit de son adversaire Peter Mutharika qui s’était engagé à lutter contre la corruption.