Djokovic sort Federer de l’US Open et rencontrera Nadal en fianle

Au terme du meilleur match de la quinzaine, Novak Djokovic domine Roger Federer 5-7 6-1 5-7 6-2 7-5 et s’offre ainsi sa troisième finale en Grand Chelem, après avoir sauvé deux balles de match dans le set décisif. Cette victoire signe la prime à la constance dans un match où Federer a peiné à rester concentré sur la totalité de la partie. Si le Serbe continue d’être aussi prodigieux, le choc en finale contre Rafael Nadal s’annonce titanesque.

Mikhail Youzhny avait déclaré en conférence de presse vouloir être le « mauvais garçon » qui priverait la planète tennis d’une finale Roger-Rafa, Novak Djokovic s’en est chargé. Solide au service, impressionnant de détermination au filet, de culot et de sang-froid, le Serbe, qui a retrouvé ses jambes de Melbourne 2008, a décoché des coups droits fulgurants, quelques revers aux trajectoires redoutables pour dominer un Roger Federer qui a joué un set sur deux, semblait tenir le bon bout dans le set décisif avant de plier face à la motivation sidérante de son jeune rival. Retour sur le match.

Federer a un peu plus de mal à rentrer dans le match et est le premier à souffrir sur sa mise en jeu, mais sauve deux balles de break en s’appuyant sur son service et son coup droit, avant de s’offrir une balle de break à son tour, sauvée par le Serbe. Friable en revers, malmené par la vitesse de déplacement du Serbe qui trouve de belles zones en contre lors des échanges en fond de court, Federer finit par concéder le break à 3-2, mais Djokovic tremble au moment de confirmer, enchaîne deux doubles fautes avant que Federer ne réussisse le débreak sur une volée de coup droit liftée efficace. Le Serbe a plus d’occasions dans ce set, mais Federer tient bon et Djokovic finit par s’inquiéter et concéder un break un peu stupide à 5-5. Le dernier jeu résume bien le set : Federer se fait légèrement dominer en fond de court, mais dès qu’il lâche une grosse première ou rentre dans le court, il fait bien souvent le point. Dans ce premier set, Federer a fait les points et les fautes et affiche un bilan de 100% sur ses quatorze montées, alors que Djokovic n’a réussi que la moitié de ses huit montées.

Dans le deuxième set, Djokovic breake d’emblée mais confirme cette fois-ci aisément son avantage. Federer se montre de plus en plus incertain dans ses frappes et sert de moins en moins bien, permettant à un Djokovic appliqué de faire le double break et de conclure sans problèmes une manche à sens unique. Le set a été plus que compliqué pour Federer qui a commis 10 fautes pour deux petits points gagnants.

Le Suisse ajuste son jeu dans la troisième manche qui est globalement d’un très haut niveau. Djokovic distribue du fond du court à une cadence remarquable, profitant du moindre coup dans le carré de service pour conclure, alors qu’on retrouve le Federer entreprenant au filet et redoutable en coup droit du premier set. On semble se diriger vers un tie-break, mais à 6-5 Djokovic perd presque autant de points sur son service que dans le set tout entier, victime d’un Federer agressif et qui a su bien varier le rythme de l’échange dans ce jeu crucial. A 0-40, en ratant sa première, Djokovic hoche la tête en signe de dépit, sachant qu’il s’apprête à perdre gros. Le ratio points gagnants /fautes directes de Federer revient dans le positif. Peut-être a-t-il gommé les imperfections flagrantes de la manche précédente ?

Dans le quatrième set, Djokovic, qui a perdu deux manches très serrées, sait qu’il ne lui manque pas grand chose pour renverser la vapeur et breake Federer sur son deuxième jeu de service, enchaînant une montée au filet pleine d’opportunité et un beau passing sur une montée hasardeuse du Suisse. Federer continue de souffrir avec son service, et l’acharnement de Djokovic lui permet d’obtenir le double break et de conclure sans trembler. Le tour de montagnes russes continue pour Roger Federer qui s’incline 6-2 en 31 minutes face à un Novak Djokovic toujours aussi appliqué. C’est le match le plus serré à New York entre les deux hommes. On s’imagine que Federer va à nouveau se reprendre et finir plus fort.

Le cinquième set tutoie à nouveau les cieux. Federer parvient à se remobiliser et les deux joueurs se rendent coup pour coup, n’hésitant pas à aller smasher au filet pour affirmer leur autorité. Se dresse alors le fameux septième jeu où Federer survit à quatre égalités. Djokovic subit ensuite une pression considérable à 5-4. Dos au mur, le Serbe sauve deux balles de match avec un culot, un sang froid et une agressivité incroyables. Chamboulé par le scénario du jeu précédent, Federer connaît un jeu de service brouillon et permet à Djokovic de servir pour le match en commettant trois fautes. Federer annonce la couleur dès le premier échange remporté en 20 frappes : il ne compte pas laisser cette victoire si proche deux jeux plus tôt lui filer entre les doigts. Djokovic, qui enchaîne par une faute, a compris le message, sa réponse n’en sera que plus belle. Le vaillant serbe revient à 30-30 avec notamment un smash rageur, avant de commettre une nouvelle faute et de sauver une balle de débreak d’un gros coup droit. Djokovic, impérial dans l’effort jusqu’au bout, termine en remportant un dernier rallye exceptionnel.

Novak Djokovic a géré le match en grand champion, ne se laissant pas troubler par son passé new yorkais contre Federer et par les deux manches perdues à quelques détails, contrant progressivement le jeu au filet du Suisse pour dicter sa cadence martiale du fond du court tout en faisant preuve de malice et de variété à l’avant. Le Serbe est allé chercher une troisième finale en Grand Chelem ô combien méritée et affrontera Rafael Nadal pour une finale inédite dans les tournois majeurs.(Welovetennis)

Martin Levalois

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