Le Cameroun perd 518,4 millions FCFA de recettes douanières en 9 mois
Depuis l’entrée en vigueur de l’Accord de partenariat économique (APE) d’étape le 4 août 2016, entre l’Union européenne et le Cameroun, la douane camerounaise a perdu 518,4 millions FCFA de recettes douanières, soit 57,6 millions FCFA en moyenne par mois, pour un ratio perte effective/perte estimée de 9,6% en 2016 et de 3,4% en 2017.
Sauf que, selon les experts, cette perte enregistrée par la douane camerounaise, est récupérée par d’autres acteurs économiques, que sont les entreprises et les consommateurs.
«D’une manière générale, on ne perd pas vraiment. Il y a juste un transfert de ressources entre l’Etat et les entreprises», a fait noter l’économiste Samuel Yemene. Il a souligné que l’Etat qui est un acteur économique majeur voit une partie de ses ressources diminuer alors qu’il doit continuer à faire face à ses missions régaliennes.
Pour Samuel Yemene, il y a plusieurs options pour atténuer ces pertes. «D’abord, il y a le partenariat européen, qui de par les textes de l’accord, doit apporter une compensation des pertes subies», a-t-il relevé.
«Il y a également une possibilité de réformer le système douanier pour l’orienter vers plus de modernité. Il y a enfin la possibilité pour l’Etat de trouver d’autres niches fiscales au niveau intérieur en élargissant l’assiette fiscale », a expliqué l’expert Yemene.
En avouant que cet acte «a été un échec pour le Cameroun», les responsables de la mise en œuvre dudit accord espèrent capitaliser sur ce qui est fait, car il n’est point question pour le Cameroun de faire un rétropédalage, estime-t-on.
Concernant le démantèlement des barrières tarifaires, le Comité de mise en œuvre de l’APE regrette qu’un bon nombre d’entreprises et d’opérateurs économiques ignorent les avantages que procure l’APE d’étape Cameroun-UE.
Les pertes enregistrées par le Cameroun peuvent être aussi dues à la non-participation à cet Accord des autres pays de la sous-région d’Afrique centrale. Selon les experts, ledit Accord ne serait viable que si les autres Etats de la sous-région Afrique centrale s’y engageaient.