Le PDG de Total prévoit une baisse de la demande de pétrole entre 2040 et 2050
La demande mondiale de pétrole pourrait baisser d’ici la moitié du siècle si la lutte contre le réchauffement climatique porte ses fruits, a estimé mardi le PDG de la compagnie pétrolière française Total, Patrick Pouyanné, à Istanbul lors du Congrès mondial du pétrole.
Pour lui ce scenario est envisageable, si les efforts en faveur de l’environnement se poursuivent. «Il est possible, que d’ici 2040-2050, la demande de pétrole ne soit pas aussi élevée qu’elle l’est aujourd’hui», a estimé Patrick Pouyanné.
«C’est un scénario qui est possible. Je ne sais pas s’il se réalisera mais dans un scénario de 2 degrés tel qu’il a été signé dans l’accord de Paris nous aurons une demande de pétrole moins élevée» à cet horizon, a-t-il ajouté.
Après avoir longtemps craint un pic de l’offre de pétrole, l’industrie pétrolière se penche désormais sur les conséquences d’un éventuel pic de la demande, engendré par le développement des énergies renouvelables, de l’électrification des transports et une plus grande sobriété dans les usages de l’énergie, analyse le patron de Total.
Toutefois, «il est clair qu’à cet horizon, nous aurons également besoin de pétrole et de gaz» car pour certains usages dans la chimie, l’industrie ou le transport routier de marchandises, «nous ne voyons pas aujourd’hui ce qui pourrait se substituer» au pétrole, a-t-il laissé entendre.
Selon les derniers scénario de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande de pétrole continuera à croître d’environ 0,4% par an d’ici à 2040.
A cette date, la planète devrait consommer 103,5 millions de barils par jour, contre environ 92,5 mbj en 2015, selon le scénario central de l’agence énergétique, qui tient compte des engagements pris par les pays dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat, qui vise à limiter le réchauffement climatique sous les 2 degrés.