Tunisie: La loi de finances 2018 risque d’augmenter l’inflation
En Tunisie, la fiscalité dans la loi de finances exercice 2018 vient d’être décortiquée par l’expert-comptable, Walid Ben Salah, pour qui l’augmentation de la TVA de 12% à 19%, qui figure parmi les mesures proposées dans le projet du budget 2018, risque d’aggraver le taux d’inflation au-delà des 5,7% actuellement.
L’augmentation de ce taux concerne les opérations et prestations de services assurées par les professions libérales, les voitures populaires et certains produits pétroliers, détaille ce projet.
Ben Salah analyse qu’une TVA de 19% engendrera l’augmentation du taux d’inflation qui pourrait dépasser le taux actuel de 5,7%, ce qui va pousser le citoyen à recourir à l’économie informelle, alors que l’un des principaux objectifs du gouvernement est de lutter contre l’économie parallèle.
Pour lui, cette augmentation est considérable, notamment dans le secteur pétrolier. Il fait noter que l’augmentation des prix mondiaux du pétrole par rapport à l’année dernière, outre la dépréciation du dinar tunisien, conduira à un ajustement automatique des prix des hydrocarbures en Tunisie, vers la hausse.
Il a souligné, par ailleurs, qu’à ces facteurs, vont s’ajouter l’augmentation de la TVA sur les produits pétroliers, ce qui aboutira à une hausse supplémentaire des prix de la plupart des produits pétroliers, et par conséquent, cela aura un impact direct sur le taux d’inflation et le pouvoir d’achat du citoyen.
Sur un autre registre, il est prévu une augmentation de la TVA d’un point, de 6 à 7%, qui va concerner des produits et services dans les secteurs de la santé, transport, tourisme, cafés, salons de thé.
L’impact financier de l’ensemble des mesures fiscales prévues, est évalué à 1 355 millions de dinars, a relevé cet expert-comptable qui estime que les mesures que compte prendre le gouvernement tunisien, sont de nature à réduire les revenus des citoyens avec l’augmentation des taxes et impôts pratiquement au niveau de tous les services et produits.
Les retombées négatives que pourraient avoir ces mesures, peuvent même mener à une crise sociale, a-t-il mis en garde.