La suppression des subventions en Algérie fait débat
L’annonce de la suppression des subventions d’essence en 2019, et des subventions d’autres marchandises en 2020 en Algérie, suscite de plus en plus de réactions mitigées dans le pays.
La suppression des subventions sur certains produits ou services nécessite un débat national vu son caractère sensible, a commenté l’ancien ministre des Finances et expert financier, Abderahmane Benkhalfa.
Il suggère, donc, une table ronde de tous les acteurs de l’économie algérienne et toutes les parties de la société civile pour pouvoir s’exprimer sur le sujet.
Benkhalfa reconnait qu’avec le ciblage, l’Algérie peut faire jusqu’à 70% d’économie sur les 1700 milliards DA dédiés aux subventions, précisant que cela peut aboutir à des ajustements salariaux sous forme de compensation sans tout engendrer un déficit budgétaire.
De son côté, l’économiste Brahim Guendouzi signale qu’en Algérie, «toute l’activité économique repose sur des subventions». Pour lui, il faut accompagner toute révision, du dispositif de concertations sociales et politiques et de réformes structurelles.
Selon les analyses de Guendouzi, dans le contexte actuel de fonctionnement de l’économie algérienne, vouloir remettre en cause la politique des subventions dans sa globalité, c’est ouvrir la boîte de Pandore.
L’économiste fait noter qu’une fois ces subventions supprimées, de nombreuses entreprises risqueraient même la fermeture car dépendant directement des prix subventionnés. D’où deux risques à éviter notamment des pertes d’emplois et des tensions inflationnistes. « C’est la faute à ne pas commettre », avertit Brahim Guendouzi.
En effet, le ministre algérien des Finances, Abderrahmane Raouya, a annoncé en fin de semaine dernière à Dubaï, que le gouvernement algérien a l’intention de mettre fin aux subventions. La suppression de ces subventions, sera assortie de la création d’un système de soutien aux personnes à faible revenu, a-t-il ajouté.
Le ministre Raouya a, en outre, souligné que l’Algérie vise à éliminer son déficit budgétaire d’ici 3 à 4 ans et que l’Etat n’envisage pas d’emprunter de l’argent en 2018.