Le secteur informel occasionne au Maroc un manque à gagner de 40 milliards de Dirhams
L’ampleur de l’économie informelle au qui emploie, aujourd’hui, 2,65 millions de personnes, et génère une plus-value estimée à 170 milliards, représente un manque à gagner de 40 milliards de Dirhams (MMDH) pour les caisses de ’État, relève une étude menée par la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM).
L’informel de production reste un large pourvoyeur d’emplois, souligne l’étude, selon laquelle l’économie informelle occasionne actuellement pour l’’État marocain, un manque à gagner de 40 milliards de dirhams dont 34 milliards de recettes fiscales, soit 16% des recettes ordinaires du Trésor.
Les 6 milliards restants échappent au trésor sous forme de charges sociales, selon cette étude intitulée «l’économie informelle-impact sur la compétitivité des entreprises et proposition de mesures d’intégration».
« L’informel s’en sort en toute impunité, c’est inacceptable, alors que les contribuables s’efforcent de payer leurs impôts et cotisations sociales et sont minés par cette concurrence déloyale », a regretté Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM (patronat).
Le non-paiement des impôts et charges sociales contribue à la création de leviers de rentabilité supérieurs pour les acteurs informels, engendrant un gap de compétitivité important, a relevé Mohammed Fikrat, président de la commission investissement, compétitivité et compensation industrielle à la CGEM.
Ce gap compris entre 10 et 30% des prix observés entre les produits formels et informels, engendre une pression négative sur les prix du marché, a-t-il expliqué.
Le patronat qui craint que cette concurrence déloyale de l’informel n’encourage les entreprises déclarées à basculer vers l’informel, propose un plan public-privé pour remédier à la situation.
Le document fait noter que l’économie informelle, dont le chiffre d’affaires annuel est estimé à 170 MMDH, pèse 20% du PIB, hors secteur primaire, et 10% des importations formelles. L’étude précise que l’informel impacte sérieusement les secteurs d’activités notamment 54% dans le textile et habillement, 32% dans le transport routier de marchandises, 31% dans le BTP et 26% dans l’industrie agroalimentaire et tabac, hors secteur primaire.