Vincent Bolloré mis en examen dans une affaire de corruption en Afrique
L’homme d’affaires français Vincent Bolloré a été mis en examen par les juges d’instruction mercredi. Le milliardaire était entendu par la justice depuis mardi sur les soupçons de corruption entourant l’obtention de concessions portuaires en Afrique de l’ouest par son groupe, notamment au Togo et en Guinée.
Ces concessions auraient pu être attribuées par l’intermédiaire de son agence de communication Havas. Les juges d’instruction cherchent à savoir si le groupe Bolloré a utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour se voir attribuer la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV.
En 2010, Lors de la campagne présidentielle, Alpha Condé, l’actuel président guinéen, a recouru aux services de l’agence Havas, une filiale du groupe Bolloré, qui lui avait proposé des services à des prix défiants toute concurrence. Un parfait « kit » d’influence pour une campagne électorale. Une fois élu, le dirigeant africain octroie de gré à gré sans appel d’offres le port de Conakry à Vincent Bolloré.
En ce qui concerne le port de Lomé au Togo, le schéma est quasiment identique. Havas s’est occupée de la communication de Faure Gnassingbé, candidat à la présidence de son pays, lui aussi.
Dans un communiqué, le groupe Bolloré a « formellement » démenti avoir commis des irrégularités en Afrique. La tentative de trouver un tel lien révèle une méconnaissance lourde de ce secteur industriel, a affirmé le groupe Bolloré, dans son texte.
Les dirigeants du Groupe Bolloré indiquent même qu’ils sont heureux de coopérer pleinement avec la justice pour rétablir la réalité des faits.