Une forte croissance économique en Afrique qui ne réduit pas le taux de pauvreté

Une forte croissance économique en Afrique qui ne réduit pas le taux de pauvreté

La réunion du Forum politique du Groupe des experts de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), s’est ouverte ce mercredi 06 juin à Addis-Abeba, en Ethiopie, sous le thème « Pauvreté, inégalités et emploi en Afrique ».

Cette rencontre qui prend fin ce jeudi 7 juin, devait examiner les liens entre la pauvreté, les inégalités et le chômage sur le continent.

Lors des échanges, la CEA a fait noter que la forte croissance économique enregistrée dans de nombreux pays d’Afrique au cours des dernières années n’avait eu qu’un impact marginal sur les efforts de réduction de la pauvreté dans ces pays.

« La pauvreté sur le continent africain avait baissé plus lentement que dans n’importe quelle autre région du monde depuis 1990 », a déclaré Saurabh Sinha, directeur de la division de l’Emploi et de la Protection sociale de la CEA.

« Le taux de pauvreté est passé de 54,3 % en 1990 à 41 % en 2013 », a-t-il rappelé, soulignant qu’en chiffres absolus, le nombre de personnes vivant dans une pauvreté extrême sur le continent stagnait depuis 2002.

« La croissance économique est moins utile à la réduction de la pauvreté quand les inégalités sont élevées », a laissé entendre pour sa part Thokozile Ruzvidzo, directrice de la division des Politiques de développement social de la CEA. « Pour réduire rapidement la pauvreté, nous avons besoin de limiter les inégalités », a-t-elle estimé.

La CEA relève que même si la pauvreté, les inégalités et le manque d’emplois productifs n’ont cessé de diminuer sur le continent africain, ils restent les plus grands défis de l’Afrique.

Les experts ont ainsi exhorté les pays africains à travailler à réduire les inégalités, afin d’utiliser les bénéfices de la croissance économique pour réduire la pauvreté.

Selon la CEA, le continent africain est la deuxième région du monde où les inégalités sont les plus marquées, après l’Amérique latine et les Caraïbes. La commission explique cette situation par la lenteur avec laquelle la pauvreté baisse sur le continent. Les inégalités fortes font obstacle aux effets de la croissance sur la réduction de la pauvreté, conclut la CEA.

Agnès Molitor

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