Le ministre Lahcen Daoudi première victime officielle de la campagne de boycott
Depuis le 20 avril, une campagne nationale de boycott est lancée au Maroc pour dénoncer une hausse injustifiée des prix et une dégradation du pouvoir d’achat des citoyens marocains et de leur niveau de vie.
Au centre de cette campagne de boycott, trois produits de grande consommation accusés de pratiquer des prix trop élevés.
Le boycott vise, avec ses logos en forme de panneau d’interdiction, les stations d’essence Afriquia, filiale carburant du groupe Akwa, dont l’actionnaire majoritaire est Aziz Akhannouch, le ministre marocain de l’Agriculture, l’eau minérale Sidi Ali, marque historique de l’entreprise Eaux minérales d’Oulmès, dirigée par Miriem Bensalah, l’ex-présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), et le lait de Centrale Danone, filiale du géant français éponyme.
Ces trois leaders du marché marocain, visés par la campagne de boycott, auraient accusé des pertes assez importantes.
« L’analyse d’un tel mouvement à travers le seul facteur des prix est forcément réductrice. C’est toute la gouvernance d’une économie minée par la rente, la corruption et l’interférence du pouvoir politique avec celui de l’argent, qui est visée », a estimé l’ONG Transparency Maroc dans un communiqué.
Centrale Danone est la plus atteinte par ce boycott parce que le lait est le plus consommé des trois produits concernés. Elle a subi des conséquences significatives qui ont contraint l’entreprise à prendre une série de mesures qui affecte, essentiellement, les 120.000 éleveurs auprès desquels elle s’approvisionne en lait frais. Elle a même été contrainte de réduire de 30% sa collecte de lait et de licencier 900 ouvriers.
Mardi, les salariés de Centrale Danone a organisé un sit-in devant le parlement à Rabat, pour exiger le soutien du gouvernement et la fin du boycott, qui affecte leurs emplois.
Le ministre des Affaires générales et de la Gouvernance, Lahcen Daoudi, qui était présent au sit-in en guise de solidarité avec les employés mécontents de Centrale Danone a été le premier membre du gouvernement que la campagne de boycott fait tomber.