L’aggravation de l’endettement de l’Afrique s’invite au G20 Finances

L’aggravation de l’endettement de l’Afrique s’invite au G20 Finances

Les ministres des Finances du groupe des 20 pays les plus riches au monde «G20» se sont retrouvés ce week-end à Buenos Aires, en Argentine avec de nombreux sujets à l’ordre du jour, dont l’endettement des Etats africains qui suscite de l’inquiétude chez les dirigeants des pays nantis.
Inquiètes, le sont aussi des institutions financières qui préconisent d’agir, dès à présent, pour éviter un renouvellement des crises de la dette des années 80 et 90, qui avaient conduit à des programmes d’ajustement structurel imposés notamment par la Banque Mondiale et le Fonds monétaires International (FMI).
En 2017, la dette publique moyenne des pays d’Afrique subsaharienne atteignait 57 % du PIB du continent, alors que ce taux était de 26% en 2013. Ce taux est moins bas que dans certains pays occidentaux, mais iles passé au double en cinq ans seulement, du coup, les remboursements de la dette sont passés de 4 à 11 % des recettes budgétaires et dépasse le seuil de 20% pour certains pays comme le Ghana, la Zambie, le Nigeria, etc.
Selon le FMI, 6 des 45 pays d’Afrique subsaharienne sont déjà en situation de surendettement et 9 autres sont en danger d’y succomber. Les plus touchés sont les pays exportateurs de matières premières dont les cours ont chuté jusqu’en 2016, creusant les déficits comblés par un recours accru à l’endettement.
Les pays particulièrement touchés sont les producteurs de pétrole notamment l’Angola, le Tchad, le Gabon, le Congo et la Guinée équatoriale qui ont été obligés de recourir à la dette extérieure pour financer leurs déficits budgétaires. Cet endettement s’explique aussi par les facilités des prêts octroyés par la Chine aux pays africains.
Autre motif d’inquiétude, est que la dette publique africaine, de plus en plus détenue par des créanciers privés, plus chers et moins accommodants, souligne le FMI. Côté prêteurs publics, c’est désormais la Chine qui arrive en tête avec 14 % du total des prêts accordés à ces pays.
Face à cette situation, les institutions financières et les créanciers recommandent des mesures immédiates, dont la rigueur dans la gestion des dépenses publiques et l’augmentation des recettes fiscales, pour financer les déficits.
Le FMI comme le Club de Paris, qui regroupe les créanciers publics souhaiteraient que la Chine, l’Inde et l’Arabie saoudite rejoignent le Club de Paris pour rendre plus soutenable la dette africaine.

Agnès Molitor

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