Maroc : Le confinement a contribué à l’aggravation des inégalités entre les milieux urbains et ruraux
«Le recours au choix du confinement au Maroc a provoqué une dégradation au niveau de l’ensemble des indicateurs du niveau de vie» et n’est pas sans conséquences néfastes sur le plan économique et social au Maroc, révèle une étude publiée samedi par un collectif de chercheurs à l’Université Hassan II de Casablanca.
Selon les chercheurs, l’ampleur de l’impact diffère selon le scénario proposé et selon le milieu de résidence. «Le monde rural a été lourdement touché par cette crise comparativement à l’urbain», a démontré cette étude.
D’un côté, «les aides octroyées aux ménages ont permis l’atténuation partielle du choc provoqué par la crise sanitaire», et d’un autre côté, indique l’étude, «elles ont contribué à l’aggravation des inégalités entre les deux milieux de résidence».
«Les mesures prises suite à la crise sanitaire et aux dispositions de confinement ont conduit à une relative atténuation de la dégradation des niveaux de vie des classes aisées, mais pas à une réduction des inégalités», lit-on dans le rapport de l’étude.
Il est également indiqué que le nombre de bénéficiaires des mesures gouvernementales représente un peu plus de la moitié des ménages marocains, soit 58%. Les résultats montrent que les actifs hommes et les ruraux sont plus exposés que les femmes. Les actifs urbains, eux, risquent de perdre du revenu à cause du confinement.
En fonction des scénarii, les auteurs de l’étude estiment une perte de PIB pour 2020 comprise entre -5% (scénario optimiste), -7,3% (scénario de base) et -9,6% (scénario pessimiste) par rapport à une situation normale, hors crise sanitaire.
Les simulations montrent que les secteurs de l’immobilier, de l’hôtellerie-restauration et de la construction sont ceux qui paient de lourds tributs dans le contexte de la crise sanitaire.
Le choc sur l’emploi est important et correspond au doublement du taux de chômage national actuel, précise le document, soulignant qu’en terme de perte d’emploi, l’agriculture vient en tête avec 416.000 emplois perdus, suivie de l’industrie du textile-cuir (-204.000 emplois) et du commerce (-165.000 emplois).