La dette publique de l’Afrique du Sud devient insoutenable
La dette publique sud-africaine pourrait devenir insoutenable à cause de l’aggravation du déficit budgétaire, a averti la Banque de réserve sud-africaine (SARB), précisant que cette dette devrait atteindre 82% du PIB (Produit intérieur brut) durant l’exercice en cours pour atteindre 95% en 2026.
Selon les projections de l’institution émettrice, les déficits budgétaires pour les exercices se terminant en 2021 et en 2022 sont estimés respectivement à 15,7% et 10,1% du PIB. Cette situation place les besoins de financement du secteur public à court terme parmi les plus importants sur les marchés émergents en pourcentage du PIB, écrit SARB, dans une note de recherche.
«L’interdépendance entre le secteur financier et la dette souveraine est apparue comme une menace majeure pour la stabilité financière en Afrique du Sud», tranche la Banque centrale. Elle a déclaré avoir identifié quatre canaux par lesquels cette menace pourrait se manifester.
Le premier canal, les intermédiaires financiers nationaux qui sont de grands détenteurs de dette souveraine. Et les chiffres révèlent que les banques nationales représentent environ 23% du total des avoirs en obligations d’État, tandis que les fonds de pension, avec les assureurs, représentent 29% supplémentaires des avoirs.
Le second, c’est le gouvernement qui est un cas de «support» en cas de détresse du secteur financier. Ensuite viennent les acteurs financiers, qui subissent défavorablement les évolutions macroéconomiques. Et enfin le 4ème canal est la nature des coûts d’emprunt, qui jouent un rôle important pour la relance de l’activité économique.
Pour réduire les risques de surendettement, la SARB a recommandé au gouvernement l’intensification de la rationalisation des dépenses publiques au cours des prochaines années, ce qui permettra de réduire la masse salariale du gouvernement, qui a bondi de 51% depuis 2008, et de corriger la trajectoire de la dette publique.