La hausse du prix du pétrole pèse de plus en plus sur l’économie marocaine
L’arrêt de la production libyenne qui représentait en temps normal 2% de la consommation mondiale de pétrole, soit 1.6 millions de barils par jour, conjugué aux troubles politiques dans la péninsule arabique, notamment à Bahreïn et au Yémen, pousse les prix du brut à la hausse. Et la situation n’est pas prés de s’améliorer.
Le baril de pétrole de la mer du Nord, le Brent, qui est la référence des achats de pétrole du Maroc, a augmenté de 22% depuis le 1er janvier. Sa cote était à 115.22 dollars le lundi 21 mars, une hausse de 44.3% par rapport à son cours d’il y a un an. C’est une situation néfaste pour l’économie marocaine qui dépend à plus de 96% de l’extérieur pour ses approvisionnements énergétiques. Bien sûr, le gouvernement marocain a tout de suite réagi en ajustant à la hausse le budget de compensation.
Cette initiative ne résout pas fondamentalement le problème puisque les prix des produits pétroliers continueront d’être soutenus un long moment encore. En 2010, la facture énergétique a représenté un quart des importations. Elle risque d’aller au-delà en 2011 si les cours du pétrole continuent de monter ou même si ils restent à leurs niveaux actuels. Déjà, d’après les statistiques provisoires de l’Office des changes, sur les deux premiers mois de l’année, la valeur des importations de brut a progressé de 66.4% à 591 millions de dollars US par rapport à la même période de l’année dernière.
Dans son rapport mensuel publié il y a quelques jours, l’AIE (Agence Internationale de l’Energie) mettait en garde contre un ralentissement marqué de l’économie mondiale si les prix du pétrole devaient rester à leurs niveaux actuels. La croissance mondiale en 2011 pourrait perdre 1 à 3.5 points par rapport à la prévision du FMI de 4.3%.