Le « surendettement » de l’Afrique par la Chine, une assertion sans fondement
Les prêts octroyés par la Chine aux pays africainsr n’entrainent pas leur surendettement, d’après des données récentes, publiées par l’Initiative de recherche sur les relations entre les deux partenaires (CARI), logée à la Johns Hopkins University aux Etats-Unis.
Le discours selon lequel l’Afrique croulerait sous le poids de la dette envers la Chine ne semble pas totalement exact, écrit CARI.
Une note politique rédigée par des analystes de cette institution, précise que «le total des emprunts africains auprès des créanciers chinois, qu’ils soient étatiques ou plus autonomes, ont atteint 153 milliards $ entre l’année 2000 et 2019».
Ce montant, expliquent les analystes, est à comparer avec l’encours africain des eurobonds, qui au 21 février 2021, étaient de 134 milliards $. «Si on ajoute les emprunts bilatéraux et multilatéraux, le stock est encore plus important», concluent-ils.
Cette analyse contredit la version servie depuis longtemps par l’occident. Selon les données de la CARI, les années durant lesquelles les accords de prêts chinois étaient en hausse en Afrique ont profité majoritairement à quelques pays, notamment l’Angola qui a signé pour 37 milliards $ d’emprunts à la Chine. Elle est suivie de l’Ethiopie et de la Zambie.
L’initiative souligne, par ailleurs, que depuis 2017, les crédits accordés par la Chine à l’Afrique ont baissé de 7 milliards $ en 2019, soit le niveau le plus bas depuis 2010.
L’autre critique de l’occident par rapport à la dette chinoise en Afrique est « son opacité » et du fait qu’elle soit garantie par des matières premières. Pourtant, fait remarquer la CARI, cette pratique se retrouve aussi au sein des multinationales occidentales. Elle cite l’exemple de Glencore, avec des situations litigieuses au Tchad, en République Démocratique du Congo et au Congo Brazzaville.
En matière de transparence, les bailleurs bilatéraux occidentaux et multilatéraux, ne sont pas non plus très accessibles, ajoute-t-on, faisant noter que certains détails des accords de prêts passés avec ces partenaires de l’Afrique, ne sont pas toujours connus de la société civile.