Niger : Maradi, le désert fiscal

Niger : Maradi, le désert fiscal

La région de Maradi, frontalière avec le Nigeria, qualifiée de poumon économique du pays, est minée par la fraude fiscale. C’est révélation faite par Boubacar Mahamadou, directeur régional des impôts de Maradi, une région censée être le plus gros contributeur de l’assiette fiscale du pays.

«95% des déclarations fiscales et collectes de la TVA sont fausses», a déclaré Boubacar Mahamadou, lors d’une rencontre avec des acteurs économiques de de la localité.

Avec un revenu par habitant de 172 844F CFA en 2014, d’après les indications du Plan de développement économique et social(PDES), l’activité économique à Maradi reste dominée par le secteur informel. Une situation qui amène le directeur régional des impôts à qualifier sa région de «désert fiscal». Un tableau qui contraste avec la position de capitale économique qu’on attribue à la région de Maradi.

Il est temps de mettre fin aux fraudes fiscales dans la région. Au lieu de miser sur la répression, les réflexions se penchent vers la sensibilisation. Le coordinateur régional de la Chambre de commerce et d’industrie, Abdou Hassane, compte sur les actions de sensibilisation entreprises à l’endroit des opérateurs économiques pour faire changer la tendance. Il se dit optimiste et confiant à la stratégie de sensibilisation.

Le Niger dispose d’un taux de pression fiscale parmi les plus bas de la zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest africain), malgré la progression régulière constatée. Le taux de pression fiscale au Niger est passé 15,7% en 2018 à 17,3% en 2020, en passant par 16% en 2019. Par ailleurs, que la norme indiquée dans les critères de convergence de l’UEMOA est supérieure ou égale à 20%.

Agnès Molitor

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