Afrique du Sud : Le ministre de l’Energie et NERSA assignés en justice
Trois organisations de la société civile, Ground Work, African Climate Alliance et Vukani Environmental Justice Movement in Action assignent en justice le ministre de l’Energie et l’Autorité de régulation de l’énergie (Nersa).
Les charges retenues contre ces deux personnalités se basent sur l’utilisation du charbon. Les trois associations ont saisi par courrier le ministre de l’Energie Gwede Mantashe et la Nersa d’abandonner le plan de l’Etat qui prévoit la construction de 1.500 MW de nouvelles centrales alimentées au charbon.
«Les nouvelles centrales au charbon vont à l’encontre de notre droit constitutionnel à un environnement non nuisible à la santé et au bien-être, non seulement pour les générations actuelles, mais aussi pour les générations futures», déclare Nicole Loser, du Centre for Environmental Rights. Elle représente les trois organisations de la société civile sud-africaine.
Pour elle, il n’existe aucune base justifiable pour la limitation des droits constitutionnels, «car l’énergie renouvelable, plus propre et moins nocive, est à la fois une alternative réalisable et moins chère face aux nouvelles centrales au charbon».
C’est en 2019 que le plan a été présenté. Il porte sur la constitution et l’évolution du mix énergétique de la Nation arc-en-ciel à l’horizon 2030. Le plan «vise à réduire à moins de 60% la part du charbon dans le mix (actuellement à environ 80% selon les données officielles), tout en augmentant la part des énergies renouvelables», selon les informations.
Déjà en octobre dernier, Gwede Mantashe déclarait que son pays ne doit pas précipiter sa transition énergétique. Selon lui, cette précipitation ferait courir à l’Afrique du Sud le risque d’une crise énergétique comparable à celle que vit la Chine actuellement.
«Je ne dis pas le charbon pour toujours (…). Je dis que nous devons gérer notre transition étape par étape plutôt que d’être émotif. Nous ne sommes pas une économie développée, nous ne disposons pas de toutes les sources alternatives», avait-t-il indiqué.