Maroc : La déception Moukawalati

Maroc : La déception Moukawalati
MoukawalatiLancé en 2006 dans le but de promouvoir la création d’entreprises par les jeunes, le programme Moukawalati affiche quatre ans et demi plus tard un bilan nettement en-deçà des objectifs attendus.

Initialement, les pouvoirs publics envisageaient un nombre de TPE (Très petites entreprises) créées avoisinant 30 000 à fin 2008. Mais aujourd’hui, seulement 3 500 TPE (12% de l’objectif visé) ont été créées dans le cadre du programme Moukawalati et seulement 1 800 (6% de l’objectif visé) d’entre elles ont bénéficié d’un financement bancaire, les entreprises restant ayant dû s’autofinancer. Le Comité nationale de pilotage de Moukawalati avance comme raison de l’échec du programme un rythme de création d’entreprises toujours faible (pas plus de 1 000 TPE par an), une image négative du programme auprès des porteurs de projets, une insuffisance au niveau de l’accompagnement de qualité pour les jeunes créateurs ainsi que l’absence de suivi après la création de l’entreprise.

 

Mais, même si Moukawalati n’est pas seulement un dispositif de financement, la raison qui est pointée du doigt est justement le financement. Le nombre de dossiers Moukalawati financés par les banques ainsi que le volume de crédits correspondant n’ont cessé de baisser depuis 2007. De 612 dossiers cette année-là, on en est arrivé pour le premier trimestre 2011 à  peine à  44 dossiers. De même, le volume des crédits est passé de 15.3 millions de dollars US en 2007 à 7.2 millions en 2010. Les banques se défendent en évoquant des business plan mal faits ou trop génériques ou encore des problèmes d’adéquation entre les profils des jeunes et les projets proposés. Les différents acteurs du programme Moukawalati sont donc appelés à s’investir pour relancer un mécanisme qui pour l’heure est loin d’être à la hauteur des espoirs qui étaient fondés sur lui.

Martin Levalois

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