Maroc : Les raisons de l’échec du projet Stareo à Rabat
Initialement prévu pour une période minimale de 15 ans selon les termes du contrat signé avec les autorités locales, le projet Stareo n’aura duré que 16 mois. Cette société, constituée par un consortium formé par Veolia Transport et les sociétés Bouzid et Hakam, devait pourtant relever le niveau des transports publics par autobus dans la capitale marocaine.
Stareo aurait concédé une perte par mois de 4.4 millions de dollars US en 2009, des arriérés de 740 000 dollars US pour en arriver à une dette cumulée de plus de 160 millions de dollars US. Le projet, mené pourtant par un poids lourd du secteur qu’est Veolia, s’est soldé par un échec à cause entre autres des mesures prises par ses responsables pour remporter le marché telle que le prix du ticket fixé à 0.43 dollar US alors qu’il était de 0.49 auparavant à Rabat.
De plus, Stareo a dû débuter son activité cinq mois avant la date prévue à cause de la pression des autorités soucieuses de mettre un terme aux manifestations des employés non retenus par la nouvelle société. Au départ de l’exploitation, Stareo s’est retrouvé avec 3 500 employés alors que 1 100 auraient suffit à son exploitation. Le budget des salaires n’ayant pas suivi, Stareo s’est vu contrainte à limiter les heures de travail dans le but de contenir le salaire des employés. Les chauffeurs en surnombre ont ainsi vu leur salaire passer de 550 dollars US à moins de 300 dollars US, causant les tensions que l’on peut imaginer. Ces facteurs combinés ont envoyé Stareo dans le mur. Les dirigeants de Rabat pensent créer une coopérative pour la remplacer.