Vidéo : la monarchie se réforme au Maroc

Le Roi Mohammed VI a dévoilé, dans un discours à la nation le 17 juin, les grandes lignes de la nouvelle Constitution qui sera soumise à référendum le 1er Juillet. Le projet de nouvelle Constitution comporte une profonde réforme de la Loi fondamentale du pays. Le principe de séparation des pouvoirs et le renforcement des prérogatives du chef du Gouvernement y sont ainsi clairement consacrés. Egalement, l’égalité hommes femmes, ainsi que la sanctuarisation des libertés dans un état de droit y figurent, répondant aux attentes de nombreuses associations des droits de l’homme et ONG. Le nouveau texte constitutionnel prévoit aussi des pouvoirs accrus du Parlement et une plus grande indépendance du pouvoir judiciaire.

1ère Partie du discours royal

http://www.youtube.com/watch?v=Hi3mBNHCSQM

C’est le Roi qui avait donné le coup d’envoi de la révision constitutionnelle dans un discours prononcé le 9 mars 2011. Qualifié d’historique, ce discours avait donné le ton d’une volonté assumée d’entreprendre une mutation du processus démocratique dans le pays. Depuis, en l’espace de trois mois, le texte a fait deux allers-retours entre la Commission ad hoc chargée de la révision de la Constitution et le Mécanisme de suivi, une instance formée des responsables des partis politiques, des syndicats et chapeautée par un conseiller du Roi.

2 ème Partie du discours royal

http://www.youtube.com/watch?v=Cv8mClOS_Y0

Dans le fond, le projet constitutionnel tranche dans les dossiers litigieux qui avaient provoqué une vive polémique entre progressistes et islamo-conservateurs. Ainsi, l’Etat garde son identité islamique mais la liberté de culte est garantie. La langue arabe demeure la langue officielle du Royaume, secondée pour la première fois, par l’amazighe. En outre, le Souverain, qui a accédé au trône en 1999, garde ses prérogatives de chef de l’Etat, chef de l’armée et Commandeur des croyants.

Il reste l’étape du référendum, dont le résultat ne devrait pas apporter de surprise, puisque des sondages créditent le « oui » d’une confortable longueur d’avance. Mais la campagne référendaire promet d’être équitable. En effet, pour la première fois les différents partis politiques reconnus, y compris les groupuscules de la gauche radicale auront accès aux médias audiovisuels publics. Ce qui leur permettra donc de défendre librement leur avis contraire devant l’opinion publique. La réforme constitutionnelle au Maroc ne constitue toutefois pas un cas isolé. Elle intervient dans la foulée de plusieurs autres changements introduits ces dernières années, notamment au niveau social et des droits de l’Homme, en plus d’autres projets ambitieux comme celui de la régionalisation. En cas d’adoption de la nouvelle Constitution, des élections anticipées devraient avoir lieu, probablement avant la fin de l’année. En attendant, le principe d’évolution semble avoir largement prévalu sur celui de révolution, surtout dans un contexte arabe tourmenté par de sanglantes révoltes.

Martin Levalois

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