Lybie: La paix coute toujours plus cher
Alors qu’on voyait l’intervention militaire de l’OTAN en Libye comme une guerre éclair , celle-ci risque de durer encore plus et coutera plus cher aux différents antagonistes engagés, politiquement, militairement et surtout financièrement.
La communauté internationale pense que cela dépend Kadhafi lui-même et de son régime. Ce sont eux qui doivent cesser les violences. Ensuite, il reviendra aux Libyens de décider pour eux-mêmes, comme le font les Tunisiens et les Égyptiens. Malheureusement, le régime du colonel est plus répressif…
La Libye est différente de ses voisins. Il n’y a pas de loyauté au pays, mais une allégeance à la famille, à la tribu. Il est difficile pour la population de se soulever en masse si les chefs de clan sont retenus en otages sous peine de mort. Certains renseignements rapportent que Kadhafi détient ainsi aujourd’hui jusqu’à 25 000 personnes dans ce système de terreur. Pourtant, cela n’empêche pas les soulèvements populaires, même dans les quartiers de Tripoli.
Kadhafi utilise des civils pour protéger des cibles militaires. l’adversaire a retiré partout l’uniforme pour se mêler aux civils. Il se protège derrière la population, les femmes, les enfants, dans des mosquées et des hôpitaux.
Aujourd’hui l’OTAN se trouve engagé dans une guerre qui a chaviré plus dans une bataille psychologique sur fond de guérilla où la coalition doit faire preuve de prouesse non seulement par l’introduction d’hélicoptères qui opèrent aussi bien la nuit pour casser ce qui reste de la volonté de combattre chez les partisans de Kadhafi; mais aussi enlever ce doute sur les limites opérationnelles des forces de l’OTAN car Robert Gates, le chef du Pentagone, dit que la campagne bat de l’aile faute de moyens européens. À Paris, Londres ou Oslo, on s’inquiète d’une campagne qui s’éternise, due au fait que chaque pays choisit son engagement, avec les limites qu’il se fixe lui-même. Alors comment unifier cette force disparate et la mener au succès est l’épineuse question qui se pose au corps politico-militaire de l’OTAN. Peut être que le sixième principe de gestion des crises devait être plus observé quant à savoir laisser toujours une issue de compromis.