Confiscation des biens de Ben Ali : Divergences sur la conduite à adopter
En conférence de presse hier mardi 16 août, le juge Adel Ben Ismail, président de la Commission nationale de la confiscation des biens immobiliers et immobiliers acquis illégalement sous l’ancien régime, a consacré une bonne partie de son allocution aux 15 000 emplois concernés par le processus de confiscation des entreprises des clans Ben Ali et Trabelsi.
C’était certainement le point le plus attendu de la conférence de presse. La confiscation des biens de l’ancien président et de son entourage au lendemain de la Révolution a un parfum de revanche pour une majorité de l’opinion publique.
Mais la commission de confiscation, avec Adel Ben Ismail, à sa tête s’érige contre la tendance populaire. La raison de cette prise de position est que derrière les propriétés de Ben Ali, dont 285 sociétés sur 300 ont déjà été confisquées, se retrouvent 15 000 emplois directs dont la continuité est en jeu. La Commission de confiscation a eu l’occasion de défendre sa position en s’opposant à la nomination d’un administrateur judiciaire sur les assurances GAT, parfait exemple du dilemme soulevé, en arguant qu’une telle décision conduirait l’entreprise à sa perte. Cette position a suscité un tollé contre Adel Ben Ismail allant du réseau social Facebook à bon nombre de journaux tunisiens.
Sentimentalisme ou pragmatisme, Adel Ben Ismail appelle à choisir son camp en insistant sur le fait qu’une « revanche » par la confiscation de ces entreprises n’a aucun sens puisqu’elles appartiennent déjà au nouveau gouvernement tunisien.