Les compagnies maritimes marocaines désavantagées par rapport aux étrangères
Mohamed Karia, le président du Comité central des armateurs marocains a profité d’une interview accordée à un quotidien marocain pour dénoncer les mesures appliquées dans le secteur du transport maritime qui favorisent les armateurs étrangers au détriment des nationaux.
Le secteur du transport maritime réalise chaque année un chiffre d’affaires de près de 2.8 milliards de dollars US. Mais là où le bât blesse c’est que 80% de ce chiffre d’affaires est réalisé par des armateurs étrangers qui ne sont pas installé au Maroc.
Si il y a de moins en moins de marocains à se lancer dans le transport maritime c’est dû principalement à la politique de libéralisation du secteur adoptée par le ministère du Transport et de l’Equipement en 2007. Depuis cette date, la législation soumet les compagnies maritimes marocaines à des impôts comme n’importe quelle autre société de droit marocain.
Entre les impôts, les taxes et autres cotisations sociales, ces prélèvements sont de l’ordre de 40% de leur chiffre d’affaires qui est de 500 millions de dollars US contre 2 milliards pour les compagnies étrangères. Une situation qui désavantage grandement ces compagnies nationales alors que les navires étrangers ne payent aucun impôt et sont soumis à la fiscalité du pays sous lequel ils battent pavillon, très souvent le Libéria ou le Panama.
Ce manque à gagner pour la marine marchande marocaine explique la réduction de sa flotte qui est passée en l’espace d’une trentaine d’années de 66 navires pour une capacité de transport de 660 000 tonnes à 26 navires pour une capacité de transport de moins de120 000 tonnes.