Les ports secs algériens : Rentables et efficaces ?
Confrontées à la sursaturation des entrepôts de stockage dans les ports du pays, les autorités algériennes avaient adopté au début des années 2000 la politique des ports secs, des espaces de stockage avec la même fonction que les ports maritimes.
La plupart d’entre eux, actuellement au nombre de six dans tout le pays, ont été attribués à des étrangers. Aujourd’hui, la moitié des revenus de cette activité est transférée à l’étranger, ce qui constitue un manque à gagner colossal pour le pays. Les ports secs les plus importants que compte actuellement l’Algérie sont des sociétés résultant d’associations algéro-étrangères, c’est-à-dire turques, suisses et françaises. Elles sont au nombre de trois et sont toutes à Alger.
Il s’agit d’ « Arcas » dans la zone industrielle de Gué de Constantine, « MTA » à El Hamiz à Dar El Beida et « Sima » à Rouiba. Une information émanant du ministère des Transports évoquerait une somme faramineuse de plus de 5 milliards de dollars US de recettes réalisées par ces trois sociétés. Et la moitié de ce pactole serait transférée dans des comptes bancaires en Suisse, en France et en Turquie. L’administration des douanes, du commerce et du transport et le ministère du Commerce, convaincus de leur utilité, sont tous deux d’accord pour poursuivre et développer la politique des ports secs.
Mais sur le terrain, la durée de blocage des navires et des containers est toujours importante et par voie de conséquence, les prix des produits de consommation toujours aussi élevés. Malgré tout, deux demandes de création de ports secs supplémentaires à Alger sont actuellement à l’étude par l’administration des douanes, du commerce et du transport.