Tunisie/France : Le temps de la réconciliation
En fin de semaine dernière, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé s’est vu confier la difficile mission, pendant sa visite les 5 et 6 janvier à Tunis, de redorer le blason français dans le pays. Les relations entre la France et la Tunisie sans être chaotiques, ne sont pas pour autant au beau fixe.
De la proposition de Michèle Alliot-Marie de faire profiter au régime Ben Ali, alors qu’il vivait ses dernières heures, du savoir-faire français pour faire face à la contestation populaire aux appels français au respect de l’Etat de droit, de la femme et des minorités après la victoire du mouvement islamique Ennahda aux élections, l’année 2011 est passée sans que les relations franco-tunisiennes puissent retrouver la cordialité qu’elles avaient du temps du régime Ben Ali. Et cette nouvelle année ne semble pas démarrer sous de meilleurs auspices, craintes d’islamophobie et de totalitarisme ayant été exprimées de part de d’autre à l’occasion des vœux du Nouvel An.
Ces tensions se sont même manifestées sur le plan économique. La présence française en Tunisie, forte de 1 200 entreprises a été entachée par des rumeurs de corruption et de délits d’initiés à l’encontre de certaines d’entre elles révélées par le livre Tunis Connection de Lenaïg Bredoux et Mathieu Magnaudeix.
Alain Juppé a lors de sa visite rencontré Moncef Marzouki, le président de la République, Hamadi jebali, le Premier ministre, Mustapha Ben Jaâfar, le président de l’assemblée constituante, Rafik Abdesselam, ministre des Affaires étrangères et Elyes Fakhfakh, ministre du Tourisme. Il a proposé aux nouveaux dirigeants tunisiens un partenariat d’égal à égal et les a assurés du soutien de la France dans leur processus démocratique.