Luxembourg : les industriels tirent la sonnette d’alarme
La Fedil (Fédération des Industriels luxembourgeois) a organisé la semaine dernière une conférence pour attirer l’attention du secteur public sur la précarité grandissante qui menace leurs activités. Et un chiffre illustre on-ne-peut-mieux l’ampleur du danger : 21 400.
C’est le nombre de postes d’emplois perdus par l’industrie luxembourgeoise entre 2008 et 2012, passant de 57 800 à 36 400. Et la descente dans les abîmes ne semble pas près de s’arrêter avec l’annonce au début de ce mois de la fermeture d’Arcellor Mittal à Schifflange, ce qui menace l’emploi de 784 personnes, et des difficultés chez Luxguard à Dudelange. C’est le même son de cloche depuis quelques années qui a retentit quand il a été question des raisons de cet affaiblissement de l’industrie. Robert Dennewald, le président de la Fedil, a évoqué le niveau trop élevé du coût salarial, ce qui entrave l’implantation de nouvelles unités de production ainsi que l’investissement dans celles qui se trouvent déjà dans le pays. S’en suit une délocalisation des industries favorisées encore plus par la réglementation européenne sur les émissions de gaz carbonique. Il y a également la mauvaise gestion des finances publiques. Pour illustrer cet argument, la Fedil s’est basée sur le projet de budget 2013 présenté par Luc Frieden, le ministre des Finances et du Budget. Ce projet de budget augmente les dépenses de l’Etat de 4.9% alors que dans le même temps il réduit les investissements de 7.7%. La ralentissement de l’industrie luxembourgeoise a un impact qui s’étend largement au-delà de son seul domaine.
En plus des 36 400 emplois qui dépendent directement de lui, une multitude d’autres emplois dans le domaine des services aux entreprises, transport ou gardiennage par exemple, sont également menacés. Et l’économie dan son ensemble puisque l’industrie luxembourgeoise est à l’origine de 20% des exportations.