Algérie-Maroc: les frontières fermées font perdre 2 points de croissance
En ces temps de marasme économique durable, pratiquement tous les groupements régionaux cherchent toutes les combinaisons possibles pour amortir les effets de la crise. Une règle qui ne semble toutefois pas à l’ordre du jour en Afrique du Nord, notamment entre les pays du Maghreb.
A tel point que la faible intégration économique entre les cinq Etats voisins du Maghreb leur fait perdre jusqu’à 2 points de croissance annuellement, selon les experts. Ce désamour entre les pays maghrébins est la conséquence directe de la brouille entre le Maroc et l’Algérie. Le désaccord est tel que les frontières terrestres entre les deux pays sont fermées depuis maintenant 18 ans, paralysant tout rapprochement à l’intérieur de l’espace maghrébin qui comprend également la Tunisie, la Libye et la Mauritanie. Avec les frontières entre les deux Corée, la frontière algéro-marocaine est la seule au monde à être maintenue fermée à ce jour. La question du Sahara occidental, dont le Polisario, un mouvement armé et soutenu par l’Algérie, réclame l’indépendance, est à l’origine du différend algéro-marocain. Rabat n’a pourtant pas cessé d’appeler à surmonter ces querelles. Le Maroc insiste constamment pour dissocier les questions politiques conflictuelles des intérêts économiques et des échanges commerciaux, dont l’ouverture des frontières est une condition essentielle. Mais en face de ces appels, les dirigeants algériens restent imperturbables.
Se prévalant des énormes rentrées tirées de l’exportation de gaz et de pétrole, l’Algérie s’estime en mesure d’asphyxier l’économie de son rival et voisin marocain. Vain calcul apparemment, puisque même sans une seule goutte d’hydrocarbures dans son sous-sol, le Maroc s’est doté d’infrastructures développées qui ont permis un important essor économique au cours des dernières années.