Tunisie: l’Afrique subsaharienne, ce marché inexploité

Tunisie: l’Afrique subsaharienne, ce marché inexploité

Promouvoir la production nationale ne suffit pas pour relancer l’économie du pays, il faut leur trouver un débouché. Pour Riadh Attia, le directeur central de l’approche des marchés au CEPEX (Centre de promotion des Exportations), alors que le marché local est lui-même en crise, pencher sur une augmentation des exportations vers l’Afrique subsaharienne pourrait s’avérer particulièrement judicieux. Et ce pour plusieurs raisons. La première d’entre elle est la proximité géographique, contrairement à un autre marché prometteur, le marché asiatique. Ensuite son potentiel de consommateurs estimé à 1 milliard. Les transactions commerciales de la Tunisie dans ce sens ne peuvent que s’accroître. En effet, à l’heure actuelle, la Tunisie ne consacre que 2.4% de ses exportations, soit près de 385 millions de dollars US en devises, aux pays d’Afrique noire en tête desquels viennent l’Ethiopie, le Sénégal, le Rwanda, le Cameroun et la Côte d’Ivoire, contre 78% pour l’Europe. Les principaux produits exportés sont ceux des Bâtiments et Travaux Publics, de l’ingénie, du consulting, de l’architecture, de l’éducation  et des services de santé. Riadh Attia attribue cette situation à une méconnaissance des opportunités du marché subsaharien et à des lacunes organisationnelles du côté tunisien. Les entreprises exportatrices en effet sont peu encouragées de la part de l’Etat et souffrent en plus du manque de logistique, notamment du point de vue du transport. La Tunisie semble avoir pris la mesure de ce qu’elle a à gagner puisque le gouvernement s’est fixé comme objectif de porter d’ici 2016 les revenus des exportations vers les pays subsahariens à près de 630 millions de dollars US. Un objectif qui peut être atteint selon le responsable du CEPEX avec la mobilisation de tous les organismes et institutions d’appui aux exportations avec en plus une participation plus prononcée du secteur bancaire.