Itaú Unibanco, la plus grande banque privée du Brésil, avertit que les tensions économiques mondiales ont modifié les perspectives de croissance pour l’économie brésilienne en 2025.

La banque maintient une prévision de croissance du PIB de 2,2 %, mais souligne que la réalité pourrait être moins favorable. Au premier trimestre de 2025, l’économie brésilienne a montré des signes de résilience, avec une croissance de 3,1 % par rapport à l’année précédente. Cette performance a été en grande partie soutenue par des résultats solides dans le secteur agricole, avec des gains enregistrés dans tous les secteurs.
Cependant, les économistes d’Itaú s’attendent à un ralentissement de cette dynamique au second semestre 2025. Plusieurs facteurs expliquent cette prévision : une demande mondiale plus faible, la chute des prix des principales exportations du Brésil et des conditions financières plus strictes à l’échelle mondiale. Le pays reste relativement isolé des effets directs de nouveaux tarifs douaniers grâce à son économie fermée, mais les effets indirects, tels que la baisse des prix des matières premières et une demande mondiale en recul, représentent un défi de taille.
La banque prévoit un excédent commercial de 76 milliards de dollars pour 2025, mais un déficit du compte courant devrait se creuser, atteignant 2,4 % du PIB. Les prix des matières premières, notamment le pétrole Brent, ont fortement chuté, ce qui a conduit Itaú à abaisser ses prévisions d’inflation à 5,5 %. Malgré cela, l’exportation de soja reste forte, la Chine représentant 77 % des exportations brésiliennes.
En parallèle, le Brésil fait face à des défis fiscaux avec un déficit primaire prévu de 0,8 % du PIB en raison de la lente croissance des recettes et des dépenses accrues. Le gouvernement est sous pression pour réduire les coûts, mais les enjeux politiques en année électorale compliquent les décisions. Malgré des taux d’intérêt élevés, les marchés de la dette restent actifs, mais l’incertitude fiscale freine l’investissement en actions.