Maroc : bonne tenue du rythme d’activité et de l’investissement pour Al Omrane
Dans un contexte sectoriel marocain volatile, le groupe immobilier public Al Omrane a réussi à maintenir un rythme d’activité satisfaisant ainsi qu’un niveau d’investissement élevé en 2012, selon les professionnels de l’habitat. Des experts du secteurs estiment ainsi que le groupe public aurait « tiré profit des réformes introduites en matière de gestion et d’écoute des populations et des collectivités territoriales concernées », ce qui aurait permis à Al Omrane de continuer à mettre en chantier près de 200.000 unités de logements par an.
De même qu’il a maintenu l’investissement moyen entre 6 et 7 milliards de DH annuellement, alors même qu’un repli global de l’immobilier est constaté au même moment par le Haut Commissariat au Plan du Royaume.La création d’Al Omrane en 2004 est intervenue pour répondre à un double objectif de l’Etat : d’une part, faire face aux besoins énormes en matière de production d’habitat, de développement et aménagement urbain, de l’autre, lutter efficacement contre la prolifération de l’habitat insalubre. Toutefois, il a fallu attendre 2007 pour voir Al Omrane se constituer en Groupe à partir de la fusion de tous les ERAC existants. A cette époque, il était de plus en plus clair que le Groupe Al Omrane était appelé à devenir l’instrument de l’Etat pour la mise en œuvre des politiques publiques dans un domaine aussi déterminant pour le Maroc que l’habitat. Cependant, dans le même temps, il se devait d’opérer d’importantes réformes en termes managérial et de gestion, afin d’effectuer une rupture avec certaines pratiques antérieures.
Pour cela, le Groupe avait certes l’avantage de fonder son action sur une triple source de légitimité : la nouvelle Constitution qui a inscrit le logement parmi les droits du citoyen, les Orientations Royales et la vision développée par Mohamed VI en termes d’habitat, ainsi que le programme du Gouvernement. Al Omrane devait néanmoins faire sa mutation en opérant les ajustements institutionnels, juridiques, règlementaires et administratifs qui s’imposaient. C’est ainsi que dans une deuxième phase, il a fallu passer par d’importants réaménagements en termes de gestion et d’amélioration de la gouvernance. Et justement, parmi les orientations assignées à Al Omrane en tant que Groupe avec une mission de service public, figurait celle de consolider son positionnement comme entreprise publique moderne et performante. Ainsi, la période 2004 – 2007 a été consacrée à la mise en place des réformes institutionnelles qui ont donné naissance au Groupe Al Omrane, avec une holding et ses filiales. La deuxième phase de 2008 à 2010, a vu quant à elle le regroupement des activités et des ressources du Groupe afin de le positionner parmi les entreprises publiques les plus importantes. Enfin, depuis 2011, Al Omrane s’est engagé dans de profondes réformes managériales pour la modernisation de sa gestion ainsi le développement et la mutualisation de l’expertise métier. Parallèlement, le Groupe a travaillé depuis la même date au renforcement de la transparence et à la consolidation des principes de bonne gouvernance qui ont été d’ailleurs érigés en priorités par le nouveau Gouvernement.
« En termes de répartition géographique, Al Omrane s’est doté d’une large couverture territoriale avec 58 représentations locales entre le holding, les filiales et les agences. »
Un modèle d’organisation et de gouvernance, opérationnel depuis 5 ans, qui a d’ores et déjà permis de placer l’action du Groupe dans le cadre du projet de régionalisation. Le « temps stratégique » d’Al Omrane est donc déjà celui de la régionalisation.
Dans le prolongement de cette mission territoriale, Al Omrane se veut également un Groupe qui demeure fidèlement attaché à sa mission sociale, en plaçant au centre de ses préoccupations le devoir de solidarité interterritoriale, l’inclusion sociale et le développement humain.
En ce sens, Al Omrane se place en tant que contributeur de premier ordre à l’effort national de production de logements sociaux principalement ceux destinés aux populations les plus démunies, et particulièrement dans les zones et les segments en déficit. En même temps, il consolide son positionnement d’opérateur privilégié de l’Etat et des collectivités territoriales pour la résorption de l’habitat insalubre et la prévention de sa reconstitution et de celle de l’habitat clandestin. Le Groupe a, de surcroît, confirmé sa vocation d’aménageur de référence à l’échelle nationale, tout en accompagnant la politique de développement des villes nouvelles et des grands projets urbains intégrés.
Ce couronnement n’aurait pas été possible sans l’instauration par Al Omrane d’un partenariat rapproché avec les collectivités locales et d’un dialogue permanent avec les parties prenantes locales. L’objectif étant de répondre aux mieux aux attentes des populations concernées en termes d’habitat.
Durant les années s’étendant de 2007 à 2010, l’action d’Al Omrane a été confortée par le caractère exceptionnel du secteur du bâtiment en termes d’aménagement et de construction de logements. Des années qui ont vu aussi le lancement de villes nouvelles, de ZUN et le démarrage du programme du logement social à 250.000 DH. Mais par la suite, le Groupe a été confronté à la morosité du secteur, dont les contreperformances en 2012 ont été soulignées par le MHUPV et le HCP. Le Haut Commissariat au Plan a, en effet, indiqué que les créations d’emplois dans le BTP ont poursuivi leur tendance baissière. Les autres indicateurs du secteur étaient également à la baisse : les unités sociales achevées en milieu urbain ont baissé de 10,1 %, les mises en chantier de cette catégorie d’unités ont chuté 19,4 %, la consommation de ciment -1,6%. Et les prévisions pour le premier trimestre 2013 tablent sur une quasi-stagnation de la valeur ajoutée du secteur en comparaison avec la même période une année auparavant. Néanmoins, le groupe Al Omrane semble avoir agi comme un « amortisseur » de choc de ces prévisions pessimistes grâces aux efforts qu’il a consenti en termes d’investissement et de maintien du niveau d’activité, selon un expert qui estime que l’entreprise public a eu un « rôle essentiel pour permettre au secteur dans sa globalité de se maintenir à des niveaux acceptables».