L’Europe tend la main à la Grèce.

C’est un grand désespoir que ressentent les responsables européens actuellement, en essayant de faire face à cette crise qui a pris maintenant une ampleur mondiale, et qui divulgua toutes les failles primordiales de l’euro système : la pénurie d’un mécanisme de résolution des crises, en plus de la faiblesse et l’inefficacité des disciplines qui pourraient les prévenir et les endiguer. On ne peut qu’approuver de l’affection pour ces dirigeants qui sont confrontés à des problèmes et des difficultés qu’ils n’avaient pas vu venir, et qui n’ont pas su gérer.

Et parmi les nombreux obstacles qu’ils doivent affronter, la spéculation, dont le principe est simple : agir en anticipant les variations du marché. Au contraire de l’investissement, la spéculation permet de rapporter des gains promptement, en achetant une marchandise, pas parce qu’on en a besoin, mais parce qu’on pense en tirer profit plus tard grâce à la hausse ou la baisse du marché.

Et pour faire face à cette crise qui ne cesse de s’aggraver, les leaders de la zone euro ont entériné vendredi soir à Bruxelles le plan d’aide au gouvernement grec. Un fonds de soutien va être spécialement créé pour les pays européens en difficultés afin de calmer les marchés. Ils ont définitivement approuvé l’activation du plan d’aide à la Grèce, qui s’élève à 110 milliards d’euros sur trois ans. La zone euro doit y contribuer à hauteur de 80 milliards d’euros. Le reste sera apporté par le Fonds monétaire international (FMI).

Il est certes un peu tôt, mais l’Europe avait répondu avec retard. Car une décision de prêter cette somme à la Grèce, prise en Janvier ou en Février aurait certainement cassé la spéculation. Cela aurait pu limiter la récession grecque qui verra cette année son produit national brut reculer de 4%, chiffre à comparer au -0,3% prévu en janvier, lors de l’adoption du premier plan grec.

Le sommet convoqué en urgence visait également à arrêter la contagion aux autres pays de la zone euro, en prenant des engagements pour renforcer leur discipline budgétaire commune. Les 16 dirigeants ont ainsi décidé de durcir le Pacte de stabilité, qui encadre la surveillance budgétaire européenne. Ils convoitent également mettre en place « un mécanisme de stabilisation » pour soutenir leurs pays qui seraient confrontés à des difficultés financières.

La suite logique du plan de soutien à la Grèce serait donc de réfléchir à des mécanismes d’aide et à un renforcement de la coordination dans la zone euro. Pour tardive qu’elle soit, cette intervention devrait diminuer la pression sure les marchés mondiaux. D’autant plus que, avec le plan d’aide, tous les états membres de l’euro sont désormais en charge de l’ensemble de la dette publique européenne.


Afaf Nassiri

Martin Levalois

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