Tunisie: Un bras de fer entre chômeurs et la police tunisienne
« A l’impossible nul n’est tenu ». Les chômeurs de Tunis n’en peuvent plus car la patience a des limites. C’est ce que laisse entendre la manifestation réprimée de ce jeudi. En effet, un sit-in de protestation s’était constitué, paralysant le transport de phosphate extrait de la mine située à 300 km au sud-ouest de Tunis. La police a fait usage des gaz lacrymogènes et les manifestants ont riposté avec des jets de pierres lorsque des agents de l’ordre ont tenté de disperser.
A la base de ces manifestations à Metlaoui, des chomeurs qui réclament des emplois et surtout leur intégration dans la Compagnie des phosphates de Gafsa, principal employeur dans la région riche en phosphates. Les sit-in organisés depuis plus d’un mois par des diplômés chômeurs ont provoqué l’arrêt total des activités de la compagnie, les manifestants empêchant le transport des mineurs vers les sites d’extraction et de production.Les tensions sociales sont observées dans d’autres localités de la Tunisie et en l’occurrence .on pourra citer Om Laârayes et Redeyef, qui a été par ailleurs théâtre en 2008 d’une révolte réprimée par l’armée sous le régime du président déchu Ben Ali. Par ailleurs, les conséquences de ce bras de fer sont déjà visibles. En effet, Selon Romdhane Souid, directeur Général des mines au ministère de l’Industrie, les conflits occasionnent un manque à gagner de 1,2 millions de dollars par jour. Les manifestations, grèves et les occupations de locaux à répétition gangrène le secteur, dans la mesure où il ne peut pas y avoir des places pour tout le monde dans la Compagnie.
La Tunisie venait en quatrième position dans la production mondiale des phosphates jusqu’à la révolution de janvier 2011. Elle a par la suite connu des baisses dans production depuis 50 ans alors que celle-ci contribuait pour 10% au budget de l’État.Malgré la chute considérable des revenus, la CPG et le Groupe Chimique ont créé près de 4.500 emplois depuis la révolution. Des efforts complémentaires se font attendre de la part de l’Etat qui à a sa charge la redistribution équitable des revenus.