Tunisie: condamnation à une peine de quatre mois aux trois activistes européennes du Femen
Le verdict tant attendu en Tunisie est tombé. Une peine d’emprisonnement de quatre mois et un jour a été prononcée à l’encontre des trois militantes européennes du groupe Femen ce mercredi. Elles sont accusées d’avoir manifesté seins nus à Tunis il y a deux semaines; acte qui porte atteinte aux bonnes moeurs et à la pudeur dans ce pays dirigé par les Islamistes. La France a dit ne pouvoir « que regretter la sévérité » de la peine.
Peu après l’énoncé du verdict, la défense a annoncé son intention de faire appel et a dénoncé par communiqué un procès en sorcellerie, une peine infondée, disproportionnée, qui instaure un délit de blasphème en Tunisie. C’est un pas en arrière dans la promotion des droits de la femme en Tunisie compte tenu de la lourdeur de la sanction. Même les avocats des associations islamistes dont la constitution de partie civile a été refusée par le tribunal ne demandaient pas une telle peine, mais simplement leur expulsion du pays après deux semaines de détention provisoire.Plus tôt devant le juge, les trois activistes avaient revendiqué l’aspect politique de leur action, mais aussi réfuté l’avoir fait contre l’islam.
Par ailleurs, les deux Françaises et leur camarade allemande sont en prison depuis leur action du 29 mai dernier. Elles avaient été arrêtées lorsqu’elles manifestaient seins nus devant le tribunal de justice de Tunis pour demander la libération de la Femen tunisienne Amina. Cette dernière est elle aussi emprisonnée depuis le 19 mai dernier pour avoir peint «FEMEN» sur le mur du cimetière de la grande mosquée de Kairouan pour protester contre un rassemblement salafiste le jour du meeting annuel de l’organisation jihadiste Ansar al-Charia.Si Elle est reconnue coupable, une peine d’emprisonnement de deux ans lui sera infligée pour « profanation de sépulture » et six mois pour atteinte aux bonnes moeurs.
Femen a organisé mercredi plusieurs actions seins nus pour soutenir ses militantes écrouées en Tunisie. Elles ont visé notamment le Parlement européen à Bruxelles et les ambassades de Tunisie en Suède et en Espagne.