Egypte : les frères musulmans rejettent l’offre de faire partie du gouvernement de transition
L’Egypte est au bord du chaos bien que des efforts soient déployés pour éviter le pire. En effet, après la déposition de Mohammed Morsi par l’armée, le nouveau premier ministre, Hazem el-Beblaoui qui est appelé à former le gouvernement de transition, a manifesté l’intention de tendre la main à la confrérie dont est issu le président déchu. Ainsi, certains postes pourraient être occupés par des frères musulmans dont leur guide suprême est sous mandat d’arrêt. Ceux-ci ont catégoriquement refusé cette offre venant « des putschistes » ce mercredi.
Peut-on voir dans ce futur gouvernement d’union national une tentative de réconciliation nationale. A ce propos, le nouveau premier ministre n’y va pas par mille chemins. « Je ne me préoccupe pas de l’appartenance politique », a-t-il déclaré à l’AFP. Il s’est expressément adressé à la confrérie en faisant savoir que si quelqu’un est proposé par le Parti de la Liberté et de la Justice et que cette personne est qualifiée pour le poste, sa nomination pourra être envisagée. La justice a, quant elle, émis des mandats d’arrêts contre quelques bras-droit des frères musulmans dont le guide suprême de la confrérie, Mohamed Badie. La justice s’en mêle et cela a pour conséquence d’alimenter le climat de méfiance qui prévaut déjà en Egypte. Ils sont accusés d’être à l’origine des troubles qui ont fait 53 morts et des centaines de blessés lundi devant le siège de la Garde républicaine au Caire. A côté des instigateurs de ces manifestations qui ont dégénérés, la justice dit avoir interrogé 650 personnes dont 200 sont inculpées notamment pour meurtre.
Le président déchu, Mohamed Morsi, arrêté après un ultimatum lancé par l’armée de quitter le pouvoir, se trouve « en lieu sûr, pour sa propre sécurité et celle de la nation », selon le porte parole du ministère des affaires étrangères. Une centaine de personnes ont été tuées depuis que l’ex-chef de l’État a été déposé le 3 juillet par l’armée, après des manifestations massives qui portaient le nom de « Tamarod ».