Maroc : Les Islamistes lâchés par le parti Istiqlal, la constitution d’un nouveau gouvernement s’impose
Le Parti Istiqlal, le principal allié des islamistes au pouvoir depuis les élections législatives de 2011 remportées par le PJD, a annoncé qu’il quitte le gouvernement. Le porte-parole du parti l’a confirmé, le mardi 9 juillet 2013 en début de soirée. Cette annonce ne réjouira pas le Parti Justice et Développement qui doit chercher à faire d’autres alliances pour se maintenir au pouvoir. Ce retrait conduira à un remaniement ministériel et au pire des cas à des élections législatives anticipées.
La tension ne date pas d’hier mais elle s’est étalée sur plusieurs mois. Le parti Istiqlal a d’abord critiqué les actions et la politique du Premier ministre Benkirane. Le divorce est désormais consommé dans la mesure où tous les ministres issus de ce parti sont appelés à remettre les tabliers. A l’heure actuelle, cinq ont déjà obtempérés sur 6 qu’avait le parti ; il reste celui de l’Education qui n’a pas encore remis sa démission. Celui-ci dispose d’une durée de vingt-quatre heures pour le faire sous peine d’être exclu de son parti.Le retrait avait été annoncé en mai dernier, le roi Mohamed VI en personne avait demandé à Istiqlal de ne pas quitter le gouvernement. Ceci pour épargner le pays de sombrer dans un conflit politique dont on ne peut pas maitriser la portée. En effet, le Royaume fait déjà face à un climat socio-économique critique.
Deux scénarii sont alors envisageables. Dans premier temps, le PJD va devoir essayer de former de nouvelles alliances autour de son Premier ministre en vue de procéder à un remaniement ministériel.Si cela ne réussit pas, des élections législatives anticipées seront organisées. Dans la situation actuelle, le Parti pour la Justice et le Développement de Benkiranen’a pas la majorité absolue dans le parlement malgré la victoire dans les élections législatives de 2011.Ce qui les avait contraints à nouer une alliance avec trois autres partis dans lesquels l’Istiqlal était le principal allié.