Algérie : le gaz de schiste, entre profits et scepticisme
L’Algérie est l’un des pays du Maghreb qui regorge beaucoup des ressources naturelles. A l’heure actuelle, le pays est tenté par l’exploitation d’une nouvelle source d’énergie dite « gaz de schiste ». Le ministre algérien de l’Énergie et des Mines a annoncé ce mardi que l’Algérie était prête à se lancer dans son exploitation. Au cours d’une journée d’étude organisée pour les gaz non conventionnels, Youcef Yousfi a indiqué que l’entreprise publique d’hydrocarbures Sonatrach a déjà détecté d’importantes réserves de gaz de schistes. Parallèlement, certains experts alertent l’Etat du danger qu’il court en essayant de tirer des gains du gaz de schiste.
Aucun doute ne plane sur la mise en exécution du projet par l’Etat algérien. Ce dernier s’y prépare ardemment et des spécialistes sont en formation. En effet, le pays a envoyé dix-huit cadres aux États-Unis pour y suivre une formation en la matière. Une deuxième vague de cadres devrait entamer une formation dans ce même pays en février 2014. D’après les premières évaluations des réserves algériennes de gaz de schiste récupérable datant de 2011, elles étaient estimées à 6 440 milliards de m3. Récemment, en printemps 2013, le département américain de l’Énergie à ramené les chiffres à 19 800 milliards. En revanche, de nombreuses voix d’experts et de défenseurs de l’environnement ont demandé à plusieurs reprises aux autorités l’ouverture d’un débat national sur l’exploitation de gaz non conventionnels.
L’extraction du gaz de schiste demande des moyens matériels conséquents et une technologie sophistiquée. Ce qui fait que sa production, en dépit du fait qu’elle soit couteuse, laisse un impact négatif sur l’environnement. Ainsi, l’absence de maitrise nationale de la technologie d’exploitation profitera davantage aux sociétés étrangères très onéreuses et l’Etat n’en tirera que de faibles marges de bénéficies. Et le comble, ce sont les dangers que recèle la technique de forage par fracturation hydraulique pour l’environnement et le risque de contamination de la nappe phréatique.