Algérie : Le modèle économique inquiète les députés français
Préoccupante et, à terme, non viable. C’est ainsi que se résume le constat que dresse le rapport de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française consacrée à l’économie de l’Algérie et adoptée mercredi.
Les huit députés membres de la mission d’information basent leur appréciation sur l’hyper-dépendance, désormais de notoriété publique, de l’économie algérienne au secteur de l’exploitation des hydrocarbures. Selon la BP Statistical Review, une référence dans les milieux énergétiques, l’Algérie disposerait encore de dix-huit années d’exploitation de réserves pétrolières au taux actuel de production et de cinquante ans pour le gaz.
Les productions chuteront alors du fait des faibles de probabilités de découverte de nouveaux importants gisements d’hydrocarbures conventionnels. En plus de l’inquiétude soulevée par sa pérennité, les hydrocarbures inquiètent de par la variabilité de leurs cours internationaux. Celle-ci atteint des niveaux spectaculaires, comme en 2008 où le baril est passé de 147 dollars au mois de juillet à moins de 34 dollars en décembre. Les conséquences de ces variations sont catastrophiques pour l’équilibre budgétaire du pays. Celui-ci est actuellement soumis à un prix du baril tournant autour de 121 dollars, pas toujours garanti.
Par ailleurs, la commission parlementaire française souligne un climat des affaires difficile, peu favorable au développement du secteur privé et aux investissements étrangers qui souffrent également de la lourdeur de la bureaucratie et des pratiques administratives. Ce climat des affaires a valu à l’Algérie la 152ème place sur 185 pays dans le rapport de la Banque Mondiale « Doing Business » pour l’année 2013.
Les sociétés étrangères souffrent aussi d’un contrôle pointilleux des changes ainsi que de la loi dite 51/49 qui limite à 49% les participations étrangères au capital des entreprises dans tous les secteurs.