Libye : Le secteur de l’électricité affecté par la crise pétrolière
Selon le ministère libyen de l’Electricité, l’occupation de plusieurs sites pétroliers du pays pourrait avoir des répercussions sur la fourniture énergétique. L’autorité de tutelle craint une pénurie d’électricité si jamais le blocage dans ces points d’approvisionnement en hydrocarbures se poursuivait. Actuellement, il ne se passe pas une journée sans que Tripoli ne connaisse de coupures d’électricité. Celles-ci durent plusieurs heures et affectent divers secteurs économiques. Pour preuve, les stations services, en manque d’électricité, sont contraintes de fermer. Ainsi, les automobilistes n’ont pas d’autre choix que d’en attendre la réouverture, formant de longues files.
A cette pénurie, s’ajoute le secteur des télécommunications également affecté. Comme si cela ne suffisait pas, le refroidissement du climat, poussant la population à recourir un peu plus au chauffage électrique, a contribué à accentuer le manque de courant. Mais, par-dessus tous les justificatifs, ces délestages sont liés au fait que bon nombre de centrales électriques localisées dans l’ouest du pays ne sont pas alimentées en hydrocarbures. Le gazoduc desservant cette zone a été fermé suite à des protestations de la minorité Amazighe qui exige l’intégration de sa culture dans la Constitution libyenne en cours d’élaboration.
Dans le sud libyen, c’est le fonctionnement de la centrale Al-Sarir qui est menacé. Des manifestants issus de la minorité de Tobous en bloquent la fourniture en hydrocarbures, en guise de protestation contre leur marginalisation par le gouvernement. Selon son directeur, si cette unité s’arrêtait de tourner, c’est plusieurs villes libyennes qui seront privées d’électricité. Pour rappel, depuis juillet dernier, différents mouvements de protestation visant les sites pétroliers, paralysent l’économie libyenne. La production pétrolière du pays est passée d’une moyenne d’1,5 million de barils par jour en situation normale à 250 000 b/j actuellement.