Algérie : L’ENI blanchi dans l’affaire Sonatrach-Saipem
Alors que sa filiale Saipem en Algérie fait l’objet de plusieurs enquêtes pour corruption, le groupe pétrolier et gazier italien ENI (Ente Nazionale Idrocarburi) se défend. La compagnie a publié jeudi, un communiqué selon lequel il n’existe aucune preuve de conduite illégale de sa part, pas plus que d’un contrat quelconque entre lui et les protagonistes de l’affaire de corruption Sonatrach-Saipem.
Le groupe pétrolier italien est arrivé à ce constat d’après les résultats d’un « audit indépendant » mené à sa demande et qu’il a l’intention de transmettre aux autorités compétentes. Une réaction du groupe italien s’imposait après l’ouverture de deux enquêtes pour corruption à Alger et à Milan sur les activités de sa filiale Saipem. Le scandale avait éclaté au début de l’année dernière, suite au lancement d’une vaste campagne anti-corruption par les autorités algériennes. Cette affaire concerne l’obtention par Saipem de contrats pétroliers en Algérie d’une valeur d’environ 11 milliards.
Ces contrats passés avec Sonatrach auraient entraîné le versement de pots de vin d’un montant de près de 270 millions de dollars US. Le scandale a bien évidemment rejailli sur ENI, dont la participation dans le capital de Saipem s’élève à environ 43%. Le groupe pétrolier italien espère cependant que les résultats de l’audit permettront de limiter les effets du scandale à défaut de le dédouaner totalement.
Selon Alger, l’enquête ouverte en décembre 2012 a révélé l’implication de certains hauts dignitaires algériens dont l’ancien ministre de l’Energie Chekib Khelil, de l’administrateur délégué de l’ENI Paolo Scaroni et d’un intermédiaire franco-algérien répondant au nom de Farid Noureddine Bedjaoui. Des procédures judiciaires lancées contre ces personnes ainsi que les différentes enquêtes sont toujours en cours.