Algérie:Polémique au sujet de la stratégie de création d’emplois

Algérie:Polémique au sujet de la stratégie de création d’emplois

sellalLe Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal a adressé une circulaire aux entreprises et à l’administration, avec « effet immédiat », les enjoignant d’embaucher près de 140 000 personnes avant le 10 mars prochain, soit un mois avant l’élection présidentielle du 17 avril.
L’information émane de Tayeb Bouyacoub, directeur à la Fonction publique. Les jeunes diplômés sont les cibles de cette campagne de recrutement dont le but est clairement de stabiliser le front social.
Pour faciliter ce recrutement, la circulaire comporte une série de directives afin de simplifier les procédures et alléger les dossiers. Cette campagne consiste en partie en une mise à la retraite obligatoire des employés ayant atteint 60 ans qui seront remplacés par les jeunes placés sur des listes d’attente après avoir passé des concours l’année dernière. Bien qu’elles reconnaissent son caractère exceptionnel, les autorités se défendent de visées électorales derrière le lancement de cette campagne de recrutement comme pourrait le laisser penser la coïncidence du calendrier.
Le ministère algérien du Travail a publié ces dernières semaines des chiffres sur la création d’emploi qui laissent rêveurs. L’économie algérienne, hors secteur agricole, aurait créé l’année dernière pas moins de 675 000 emplois et le taux de chômage serait descendu sous la barre des 10% à 9.8% en septembre dernier. Mais les détails sur ces créations d’emploi révèlent une réalité moins idyllique.
Le rythme de recrutement effectué par l’administration au cours de ces dernières années est maintenu en gros par la Fonction publique et donc pris en charge par le budget de l’Etat. Par ailleurs, près de 140 000 emplois ont été générés l’année dernière par les 65 000 entreprises financées par l’ANSEJ (Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes) et la CNAC (Caisse nationale d’assurance chômage) et donc financés à 70% par des crédits accordés par les banques publiques.
Toutes ces conditions, suscitent des interrogations sur la durabilité des emplois créés ainsi que sur leurs conditions de rémunération.

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