Mauritanie : Accaparement des terres de la vallée du fleuve Sénégal
Lundi, les Forces de libération africaine de Mauritanie (FLAM) ont publié une déclaration dénonçant la vente après expropriation, des propriétaires autochtones des terres de la vallée du fleuve Sénégal à des businessmen d’origine saoudienne.
Equivalant, au total, à 31 000 hectares, ces terres se situent à Boghé, localité distante de 300 km au sud-est de Nouakchott. C’est le gouvernement mauritanien qui les a cédées à des hommes d’affaires saoudiens qui entendent investir une enveloppe d’un milliard de dollars dans l’agriculture, l’aquaculture et la production d’aliments pour bétail.
Selon la déclaration du groupe nationaliste noir des FLAM, « la décision du gouvernement ignore l’avis, les intérêts des populations et constitue un déni du droit de propriété et aura pour effet de transformer celles-ci en ouvriers agricoles sur leurs terres ». Tout en exigeant « une véritable réforme agraire nationale », cette mouvance s’en est également prise à la législation foncière en vigueur dans le pays, qu’elle assimile à « un texte à deux vitesses ». Les FLAM ont soutenu, dans le même document, que la terre doit d’abord « revenir aux Mauritaniens issus du terroir, puis aux autres nationaux » avant les « investisseurs sous-régionaux et internationaux » et ce, dans le respect du cadre environnant.
Le plus inquiétant, ce n’est pas la première dénonciation de ce genre. Les populations de la vallée du fleuve Sénégal avaient eux-mêmes pris l’initiative de saisir le chef d’Etat mauritanien à propos de cette mesure.
Ce problème est vieux de plus de trois décennies, les premières revendications datent d’avant 1983. Au cours de cette année, le pouvoir en place avait adopté une ordonnance, servant de justificatif à l’expropriation.