Le fonds souverain libyen attaque la Société générale pour corruption
Dans un communiqué publié lundi, la LIA (Libyan Investment Authority) a accusé la banque française Société Générale d’avoir versé des pots-de-vin à un proche du dictateur pour inciter le fonds souverain à placer des milliards sur ses produits. Ces actes de corruption seraient à l’origine de lourdes pertes pour lesquelles la LIA réclame 1.5 milliard de dollars de dommage.
Les faits se seraient produits entre 2007 et 2009, à l’époque où le colonel Kadhafi bénéficiait encore des faveurs des pays occidentaux. Dans sa plainte déposée auprès de la Haute Cour de Londres, la LIA affirme que la Société générale a versé près de 60 millions de dollars à Leinada, une société basée au Panama et dirigée par Walid Giahmi, un ami de Seif al-Islam Kadhafi, l’un des fils du dictateur.
Selon le fonds souverain libyen, ce versement était une « contrepartie » pour les 2.1 milliards de dollars que Walid Giahmi a acceptés d’investir à travers la LIA dans des produits financiers gérés par des fonds de la Société générale. Les bases des accusations de la LIA sont cependant bien légères. Mis à part le fait que ces placements aient perdu la moitié de leurs valeurs dès juin 2010, le fonds libyen ne dispose d’aucune preuve sur l’influence jouée par la société de Walid Giahmi.
Secouée ces dernières années par l’affaire Kerviel et les scandales de l’Euribor et du Libor entre autres, la Société générale nie en bloc les accusations qui lui sont reprochées. Elle soutient que le recours à des intermédiaires financiers comme dans l’affaire dont il est question est une procédure normale dans des pays où elle ne dispose pas de ses propres équipes et entièrement supervisée par ses services de conformité.