Egypte : Le candidat Al-Sissi en pleine campagne électorale
L’ex-maréchal et candidat à l’élection présidentielle en Egypte, Abdel Fattah al-Sissi, est apparu lundi à la télévision à l’occasion d’une interview dans le cadre de la propagande. Ferme en ce qui concerne les islamistes, il s’est voulu rassurant sur le rôle de l’armée au cas où il remporterait ce scrutin.
L’élection présidentielle en Egypte aura lieu les 26 et 27 mai courant. De l’avis de plusieurs d’analystes, Abdel Fattah al-Sissi en sera le vainqueur, non seulement du fait de sa grande popularité mais aussi de la faible concurrence, réduite à un seul autre candidat.
L’homme qui a annoncé l’arrestation de l’ex président Mohamed Morsi en juillet dernier, est en pleine campagne électorale. Ce coup de force est à l’origine de multiples critiques dont il fait l’objet. M. al-Sissi n’en a guère fait allusion lors de l’interview, ni des dispositions légales récemment adoptées et interdisant toute manifestation de l’opposition. A la place, il a affirmé que « s’il est élu, il n’y aura pas de Frères musulmans en Egypte ».
Cette position n’est pas surprenante car, depuis qu’il a mis en place l’actuel gouvernement de transition, celui-ci réprime sévèrement les membres de cette formation politique ainsi que les partisans de Mohamed Morsi. A ceux-là se sont ajoutés récemment,les adhérents aux mouvements de gauche et laïcs.
Pour preuve, le mouvement du 6 avril, le principal groupe de la jeunesse à l’origine de la chute du président Hosni Moubarak, a été carrément interdit. En guise de justification, M. al-Sissi a brandi la lassitude du peuple égyptien par rapport à l’instabilité que traverse le pays depuis déjà 3 ans. A son avis, « la loi anti-manifestation est l’une des façons (de mettre fin au chaos », a-t-il précisé. Favori à la prochaine présidentielle, il a également déclaré que « l’armée ne jouera pas de rôle au pouvoir en Egypte ».