Egypte : Difficultés pour la fourniture électrique
L’Egypte connaît de plus en plus des coupures d’électricité. Actuellement, il n’est pas rare que les abonnés en subissent deux au cours d’une seule journée, avec toutes les conséquences que cela entraîne. Jusque-là, les Egyptiens, plutôt habitués à une fourniture en électricité régulière ou, à défaut, des coupures d’électricité de très courte durée, ne s’y sont pas encore faits.
« On n’a jamais vu ça. Avec l’été qui approche à grands pas, qui va faire marcher mes ventilateurs et mes frigidaires en pleine chaleur ? », s’interroge Mohamad Gamal, qui travaille dans le bar de son oncle, situé au centre-ville du Caire. Ces délestages font baisser la clientèle. Malheureusement, le gouvernement égyptien ne semble pas près de proposer une solution : « Faire cesser les coupures cet été est impossible », a reconnu, d’un ton impuissant, le ministre égyptien de l’Electricité, Mohammed Shaker, dans les colonnes du journal Al Ahram.
De l’avis de certains observateurs, ces problèmes de fourniture en électricité peuvent être à l’origine d’une nouvelle vague de protestation. Malgré tout, l’Exécutif ne semble pas avoir le choix. En effet, la consommation électrique de l’Egypte augmente en fonction de sa population. En plus de ces dysfonctionnements, ce pays connaît une pénurie de carburant, indispensable au fonctionnement des centrales électriques. Cela est dû notamment au ralentissement de sa production pétrolière et gazière ainsi qu’à un défaut d’investissements dans ce secteur, à cause de la révolution de 2011 et l’instabilité politique qui s’en est suivie.
Vraisemblablement limité, le gouvernement égyptien essaye diverses pistes de solution. A titre d’exemple, le Premier ministre par intérim, Ibrahim Mahlad, avait appelé le mois dernier à un démarrage accéléré des nouvelles centrales électriques. Dans le même ordre d’idées, la production et l’importation des climatiseurs, qui consomment énormément d’électricité, ont été interdites. Enfin, les cimenteries sont désormais libres d’utiliser du charbon à la place du gaz et du mazout.