Burkina faso : Une loi anti-corruption votée
La corruption fait partie des fléaux que les nouveaux dirigeants du Burkina Faso veulent s’attaquer. Le mardi 04 mars dernier, les députés burkinabès ont voté une importante loi anti-corruption, un texte très attendu dans le pays.
Pour les parlementaires du Conseil National de Transition (CNT), la loi qui vient d’être votée est exemplaire et complète. Elle ne s’attaque pas seulement à la corruption mais également à la concussion (abus d’autorité d’un fonctionnaire), au délit d’initié, au financement des campagnes électorales.
82 députés ont adopté ce texte et un seul s’est abstenu. Selon les députés le Burkina vient de passer une étape importante dans la « moralisation de la vie publique ».
Les « délits d’apparence » (permettant de confondre une personne au train de vie injustifiable) seront désormais sanctionnés, alors que les hautes autorités et fonctionnaires susceptibles de se faire corrompre (gendarmes aux frontières, fonctionnaires du cadastre, magistrats, etc.) devront publier la liste de leurs biens.
Les coupables de crimes économiques encourent désormais jusqu’à 20 ans d’emprisonnement et de fortes amendes.
« La loi votée mardi est un pas décisif, même s’il faut attendre son application en vue de lendemains meilleurs au Burkina Faso », a estimé Karfa Gnanou, un magistrat membre du Réseau national de lutte anti-corruption, une ONG centrale dans l’adoption du texte.
Le texte anti-corruption ne devrait pas avoir d’effet rétroactif, même si le « délit d’apparence » permettra, de fait, d’inquiéter des cadres de l’ancien régime, a laissé entendre le député David Mayenga.
L’ex-président Blaise Compaoré a été renversé fin octobre. Il est accusé avec son clan de népotisme de sa mainmise sur le pouvoir et de l’accaparement des richesses du Burkina Faso.
Photo: Chérif Sy, Président du Conseil National de Transition