Congo Brazzaville : La pénurie de carburant fait l’affaire des contrebandiers
Après le Nigeria, Brazzaville fait face depuis plusieurs jours, à une grave pénurie de carburants. La rareté voire l’absence totale du carburant à la pompe, une situation inédite dans la capitale congolaise, arrange bien les affaires des contrebandiers.
Faute de carburant à la pompe, les automobilistes se rabattent auprès des revendeurs à la sauvette, les « kadhafi », comme on les surnomme à Brazzaville. Ces contrebandiers vendent le litre du super à 1.500 ou 2000 francs CFA (2,6 à 3 euros), contre 600 francs CFA (0.96 euros), le prix officiel appliqué à la pompe.
La pénurie entretient aussi une forme de corruption au niveau des stations-services. Le dimanche 14 juin « à la station de Texaco (au nord de Brazzaville), on nous a servi entre 22 heures et 23 heures. Mais il a fallu donner un pourboire aux pompistes pour avoir quelques litres », a dénoncé Régis Moulongo, chauffeur de taxi.
A Brazzaville, les pénuries d’essence sont récurrentes depuis le début de l’année, mais cette dernière pénurie dure depuis une semaine, ce qui n’avait jamais été observé jusque-là. «Ça fait quatre jours que je dors à la station dans l’espoir d’avoir quelques gouttes de carburant», a témoigné Jonas Parfait Mbemba, chauffeur de taxi de 40 ans.
Ce lundi 15 juin, à l’approche des stations-services de la capitale congolaise, de longues files d’automobiles et de véhicules de transport en commun sont visibles. Les conducteurs attendent impatiemment d’être servis mais peine perdue.
Les autorités indiquent que l’unique raffinerie du pays, qui est à Pointe-Noire (sud), traite 600.000 tonnes de produits pétroliers par an, alors que les besoins du pays sont estimés à plus d’un million de tonnes. Au ministère des Hydrocarbures congolais et à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), on estime que la production pétrolière du Congo a oscillé entre 250.000 et 300.000 barils par jour entre 2011 et 2014.